BIENTOT LA FIN DES BAOBABS MILLENAIRES DE BANDIA: «Les Ciments du Sahel» lance sa nouvelle usine en 2022



 
 
Alors que son projet d’extension est fortement contesté par les populations locales et les Ong de protection de la nature, l’entreprise «Les Ciments du Sahel» compte bien installer sa nouvelle usine sur ses nouvelles terres. La commande des machines de l’unité de production, qui apportera 6000 tonnes de ciment de plus par jour, a été déjà passée et les 60 machines qui la composent devraient arriver entre mars et juin 2021, pour un démarrage de la production prévu dans les premiers mois de 2022. 
 
 
Les populations de Bandia et les alliés défenseurs de la nature vont s’arracher les cheveux ! Et pour cause, la lutte pour la préservation de la forêt de baobabs, où 236 ha ont été cédés aux «Ciments du Sahel» semble définitivement perdue. En effet, l’entreprise de Latfallah Layousse compte bien étendre son usine sur ses nouvelles terres, avec l’installation d’une nouvelle ligne de production. Celle-ci, selon nos informations, entrera en service au premier trimestre 2022, après l’installation de la nouvelle usine, dont le matériel va arriver entre mars et juin 2021. Du matériel commandé de la Chine. La nouvelle usine sera équipée essentiellement de solutions de convoyage du groupe Aumund. La commande totale porte sur 60 machines, dont 23 élévateurs à godets, 7 convoyeurs à plateau, 11 convoyeurs à chaîne de traînée, 2 alimenteurs de matériaux Samson®, 4 machines de décharge de silo Centrex® et 19 vannes de décharge de silo. Cette nouvelle ligne, à son démarrage, va permettre aux «Ciments du Sahel» de produire 6000 tonnes de plus par jour. Ce qui va conforter sa position dans le secteur.
 
Une vive protestation contre le projet d’extension de la cimenterie
 
Mais la tâche risque de ne pas être aussi facile pour l’entreprise. En effet, les populations locales sont fortement opposées à son projet d’extension. Surtout que ça porte sur des terres peuplées de baobabs, une espèce millénaire et en voie de disparition. Depuis que la nouvelle de l’affectation des terres a été rendue publique, les populations locales, soutenues par des organisations de la société civile et de défense de la nature, s’y opposent. Plusieurs actions ont été initiées dans le cadre de la lutte. En septembre 2019, les habitants de Bandia ont manifesté pour demander au Président Macky Sall d’intervenir. «Il y avait des manguiers, des eucalyptus, des acacias, des baobabs… Regardez, il n’y a plus une seule fleur, plus un seul animal. Ici, la nature ne pourra plus jamais reprendre ses droits», avait regretté, à l’occasion, Dr Mame Cheikh Ngom, professeur de géographie à l’Université de Dakar et natif de Bandia, qui coordonne le combat des populations. Pour sa part, l’Ong Nebeday avait déclaré que l’affectation de ces 236 ha supplémentaires aux «Ciments du Sahel», si elle est maintenue, serait un «désastre écologique». Les populations et les Ong qui les soutiennent sont d’autant plus inquiètes qu’à l’issue de sa période d’exploitation, il y a peu de chance que la société respecte ses obligations de restaurer le site. Car plusieurs mines à ciel ouvert déjà abandonnées par le cimentier n’ont connu aucune restauration jusqu’ici.
Mbaye THIANDOUM
 
 
 
 
 
 
 
 
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