BASSIROU DIOMAYE FAYE, EN VISITE À MBOUR : «Un numéro vert sera mis en place pour dénoncer les convoyeurs»




 
 
 
Finalement, le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, s’est rendu à Mbour pour voir de visu l’ampleur du naufrage de la pirogue. Face aux parents, le Président Diomaye a demandé aux jeunes de rester pour construire le Sénégal. Ainsi, des mesures ont été prises pour mettre les convoyeurs hors d’état de nuire à la vie des jeunes.
 
 
 
Bassirou Diomaye Diakhar Faye s’est rendu hier à Mbour, pour présenter les condoléances de la nation aux familles endeuillées par le naufrage d’une pirogue causant une quarantaine de morts. Arrivé sur la plage de la commune de Mbour où les corps sont repêchés, le chef de l’Etat a fait savoir : «c’est avec une immense tristesse que je me tiens ici face à cette tragédie humaine qui nous bouleverse tous. La Nation est en deuil et la situation est particulièrement insoutenable». Et face à cette situation, le Président sollicite la contribution de toute la population pour combattre ce fléau qui gagne toujours du terrain. C’est ainsi qu’un numéro vert sera mis en place pour dénoncer les convoyeurs. «Les forces de l’ordre font un travail remarquable. Quand le numéro vert sera mis en place, il faut que les populations se mettent à dénoncer ces filières d’immigration. A défaut, il sera extrêmement difficile de combattre ce phénomène. Il faut que les jeunes comprennent que la situation ne peut pas se résoudre du jour au lendemain. Il faut du temps pour que les solutions mises en place s’opèrent et que les conséquences positives se fassent sentir. Entre-temps, il nous faut prendre notre destin en main en tant que Sénégalais ici au Sénégal et ne pas fuir les difficultés et les défis qui s’imposent au peuple sénégalais», lance-t-il.
 
 
«Traque de ces vendeurs d’illusions, ces vendeurs de la mort»
 
 
Très attristé, le président Faye dénonce ce fléau. «Ce qui est arrivé ici à Mbour qui est arrivé partout sur nos côtes, est le fait des filières de migration, qui sont dans le trafic de l’être humain, qui exploitent le désespoir de cette jeunesse et qui leur vendent le rêve d’un avenir meilleur. Je voudrais dire que la traque sans répit de ces vendeurs d’illusions, ces vendeurs de la mort doit s’intensifier dès à présent. La semaine dernière s’est clôturée l’opération «Jokko» qui était conjointement menée pendant un mois par la gendarmerie, la police et même l’armée. Elle a valu la mise en échec d’un projet migratoire de jeunes au nombre de 690 appréhendés au moment de leur départ. Le gouvernement combattra ces vendeurs de la mort jusqu’à leurs derniers retranchements», fait-il savoir.
Face à cette situation, il appelle toutes les populations au sursaut national pour bâtir le Sénégal à l’image des Européens qui l’ont réussi il y a plusieurs années dans leurs pays respectifs. «Il faut de notre côté appeler à la responsabilité, dire à ces jeunes que les pays où ils vont, sont construits par des citoyens qui ont cru au changement dans leur propre pays et qui ont réussi à faire de ces pays ce qui les y attire au péril de la mort. Il nous appartient ici tous, hommes et femmes, jeunes et adultes, gouvernants et citoyens, de nous mettre autour d’un projet de construction de ce pays et de croire à l’espoir, de croire à la possibilité de changer par nous-mêmes et pour nous-mêmes le visage de notre pays. Encore faudrait-il que l'ensemble de ces jeunes comprennent qu'il n'y a pas de sot métier. Les métiers que beaucoup d'entre eux exercent ici sont les mêmes qu'ils cherchent à exercer ailleurs ou même des métiers moins valorisés. S'il ne s'agissait que de jeunes qui n'ont pas de travail, on pourrait dire que c'est le chômage, mais c'est l'envie de se réaliser. On comprend leur désarroi mais il y en a qui ont du travail et veulent malgré tout arrêter de travailler et qui prennent les vagues. Cela ne peut être une option», dit, avant . d’appeler à la solidarité des populations. 
 
 
Les familles invitées à mettre moins de pression
 
 
Devant les populations endeuillées du quartier Téfess de Mbour, le président Faye rassure que le gouvernement travaille d'arrache-pied à mettre en œuvre des politiques publiques adéquates pour donner du travail aux jeunes ici au Sénégal et les inviter à la reconstruction du pays. Il en a profité pour lancer un vibrant hommage aux familles qui, par des pressions sociales, poussent les jeunes à braver le grand bleu. «Il y va de notre responsabilité à tous. Je voudrais aussi appeler les familles à mettre moins de pression à ces jeunes. La pression positive se comprend de la part des parents sur les moins jeunes et sur les jeunes, mais la pression ne doit pas aller au-delà de la motivation à travailler, à se serrer la ceinture et à y croire et à avoir de l'endurance dans les difficultés mais ici au Sénégal. Elle ne doit pas faire prendre le risque suicidaire d'emprunter les vagues. Il n'y a que la mort qui s'offre comme alternative quand on prend un voyage aussi périlleux. Le gouvernement continuera à mettre tout en œuvre pour dérouler les politiques qui permettent aux jeunes de travailler», assure le président de la République.
Baye Modou SARR
 
 
 
 
 
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