BAMBA KASSE, SECRETAIRE GENERAL DU SYNPICS «L'Etat met au moins 9 milliards de francs Cfa dans les médias d'Etat que sont Le Soleil, la Rts et l'Aps, pendant que les autres médias tirent le diable par la queue»



 
Le Secrétaire général du Syndicat des professionnels de l'information et de la communication au Sénégal (Synpics) a fait face à la presse hier pour se solidariser avec ses confrères des médias  publics qui sont dans des conditions de travail très difficiles. Pour Bamba Kassé, l’Etat décaisse des milliards chaque année et au final, ceux qui y travaillent ne s’y retrouvent pas.
 
 
 
 
 
 
«L’Etat du Sénégal met au moins 9 milliards de francs Cfa dans les médias d'Etat que sont Le Soleil, la Rts et l'Agence de presse sénégalaise(Aps), pendant que les autres médias tirent le diable par la queue», a soutenu le secrétaire général du Syndicat des professionnels de l'information et de la communication au Sénégal.
Pour ce dernier, qui était face à la presse, c’est inadmissible qu'il existe dans ces boîtes des patrons qui abusent de leur pourvoir. En effet, explique-t-il,ces personnes utilisent les groupes de presse pour exister. «Les managers font ce que bon leur semble et ne craignent pas d'aller en justice pour des procédures qui vont durer 3 à 4 ans. On ne doit pas accepter que des ambitions personnelles tuent les journalistes», a dénoncé Bamba Kassé.
Car, explique-t-il, certains dirigeants de médias pensent que les journalistes doivent leur faire des courbettes pour subsister dans l'entreprise. «Le journaliste ne connaît pas cette dépendance. La presse est un monde d'intellectuels libres et indépendants», a-t-il laissé entendre.
Avant de poursuivre : «entre les textes et leur application, nous avons la roublardise de certains patrons de presse qui se comportent comme des délinquants».Et pour confirmer ses dires, il cite l’exemple d’un journaliste parti à la retraite depuis longtemps et qui a d’énormes difficultés pour arrondir ses fins du mois. «Il y a deux mois, un de nos aînés est parti à la retraite. Dans sa carrière, il a fait cinq (5) organes de presse. Parmi ces cinq (5) organes, il n’y a qu’un seul où il a fait 3 ans et demi qui cotisait pour lui à l’Ipres. Aujourd’hui, le grand se retrouve avec une pension de retraite de 4800 F.»
Plus que jamais déterminé, le secrétaire général du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication au Sénégal (Synpics) appelle ses confrères à se battre. «Les patrons de presse créent des organes, ils te payent. Ils ne déposent rien du tout à l’Ipres. Le malheur, ils te coupent ça à la source et ils ne reversent pas. Et au bout de 4, 5 ans, ils liquident l’organe. C’est à ça que nous serons tous confrontés. Donc, il faut que nous nous battions dès maintenant pour que l’Etat les contraigne à respecter leurs obligations sociales, les salaires», déclare Bamba Kassé.
Le secrétaire général du Synpics a profité de l’occasion pour revenir sur la situation au groupe Excaf. D’après lui, il y a au moins 400 pères et mères de familles qui risquent de se retrouver dans la rue. «La TNT est une expertise locale. C'est la cheville ouvrière de l'audiovisuel au Sénégal qui fait face à un lobbying sans précédent», déplore-t-il.
 
Cheikh Diop, Sg de la Cnts/Fc : «le salaire de Bamba Kassé a été amputé depuis trois ans»
 
Le Sg de la Cnts/Fc qui a pris la parole,a appelé la direction de l'Aps à revoir la situation de Bamba Kassé. Qui, révèle-t-il, a vu son salaire amputé depuis trois ans. «C'est de l'injustice totale et nous, à notre niveau, nous allons nous engager à verser une redevance à Bamba jusqu'à ce que le problème soit résolu. Nous n'allons pas continuer à être des spectateurs, mais plutôt des défenseurs», dit-il.
Avant d’ajouter : «nous appelons l'ensemble des travailleurs du Sénégal et organisations du pays à faire fonctionner le levier de la solidarité envers Bamba Kassé», et il promet de continuer le combat jusqu'au bout.
 
Khadidjatou DIAKHATE
LES ECHOS

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