BAISSE DU COUT DE LA VIE : La bonne volonté des nouvelles autorités face aux réalités du marché et au contexte économique mondial




 
 
 
Alors que le nouveau Premier ministre Ousmane Sonko cherche les voies et moyens de procéder à une baisse du coût de la vie au Sénégal, les acteurs du commerce commencent à indiquer le chemin aux nouvelles autorités sénégalaises. Parmi ces majors du trading qui montrent la voie au Président Bassirou Diomaye Faye et son gouvernement : Aziz Business Company, Aziz Ndiaye ou encore le vice-président de l’Unacois Yessal, Cheikh Sourang. Pour le patron de Sasitra Trading, il y a quelques moyens pour baisser les prix des denrées comme le riz, l’huile, le sucre... Cela passe, selon lui, par l’agriculture pour obtenir l’autosuffisance alimentaire, la facilitation de crédit auprès des banques ; et pour le sucre, revoir le monopole de la Compagnie sucrière sénégalaise (Css). Sur ce dernier point, Cheikh Sourang est rejoint par Aziz Ndiaye. Pourtant, depuis l’arrivée du nouveau régime, il y a bel et bien eu des baisses. De 385.000 F Cfa en mars dernier, le prix de la tonne de riz est passé à 364.000 F Cfa. Alors que les 20 litres d’huile sont passés de 19.000 à 17.000 F Cfa sur la même période. Selon plusieurs experts, l’une des raisons de la hausse du coût de la vie à travers le monde est la hausse du coût du transport maritime de containers qui était en hausse de plus de 500% par rapport à avant l'épidémie. Cette situation s’explique par une « guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine ».
 
 
 
En Conseil des ministres le mercredi 15 mai, le Premier ministre Ousmane Sonko a présenté une communication sur l’élaboration du plan d’urgence contre la cherté de la vie. En attendant le rapport final des travaux effectués avec les différents acteurs impliqués, « le Premier ministre a donné un aperçu du plan d’urgence demandé par le Président Bassirou Diomaye Faye pour aller vers une baisse du coût de la vie. Le chef du gouvernement a fait part des mesures envisageables pour la baisse du coût de la vie, après consultation des représentants des producteurs, des commerçants, des transporteurs ainsi que des associations consuméristes.
En effet, depuis son arrivée à la tête du Sénégal, le nouveau régime incarné par le tandem Bassirou Diomaye Faye-Ousmane Sonko s’est engagé contre la cherté de la vie. C’est ainsi que 20 jours après sa prise de fonction, le président de la République Bassirou Diomaye Faye a reçu le secteur privé composé notamment de Abdoulaye Sow de l’Union des chambres de commerce, le président Pierre Goudiaby Atépa de Cis, Baidy Agne du Cnp, Adama Lam de la Cnes, Khadim Sylla de Acis, Unacois Yessal et Unacois Japoo. L’objectif était pour le président de la République Bassirou Diomaye Faye d’écouter le secteur privé dans toutes ses attentes.
Au sortir de cette rencontre, le président de la Chambre de Commerce, d'Industrie et d'Agriculture de Dakar (Cciad), Abdoulaye Sow, a déclaré que les propos sont rassurants. « Nous pouvons dire clairement que le président de la République nous a mis à l’aise. Dès le début de son propos, il nous a clairement signifié que les politiques doivent changer certaines pratiques face au secteur privé national. Nous avons vu les résultats malgré les incessantes rencontres avec le privé. Mais cela finit toujours en queue de poisson. Le président de la République nous a signifié qu’il aimerait constater sa réussite si les évolutions dans le secteur privé seront enregistrées dans des conditions où l’Etat de même que les acteurs fassent leur devoir pour que les résultats attendus soient obtenus ».
Pourtant, depuis lors, les choses ne semblent pas bouger pour le moment. Alors on est tenté de se demander où est-ce que les choses bloquent ? Le vice-président de l’Unacois Yessal, Cheikh Sourang, a une réponse. Selon le patron de Sasitra Trading, il y a bel et bien quelques moyens pour baisser les prix des denrées comme le riz, l’huile, le sucre..., même si, précise-t-il, « cela passe selon lui par l’agriculture pour obtenir l’autosuffisance alimentaire, l’accès au crédit auprès des banques et pour le sucre, revoir le monopole de la Compagnie sucrière sénégalaise (Css) ».
Sur le sucre, par exemple, Cheikh Sourang note un imbroglio qu’il urge de solutionner au plus vite. « Prenez le cas du sucre. Un importateur qui va chercher du sucre au Brésil à 5212 kilomètres du Sénégal dépense un peu plus de 300.000 F Cfa par tonne de l’achat à l’arrivée du sucre à Dakar. Mais quand ce sucre arrive au Sénégal, des taxes exorbitantes sont exercées là-dessus pour ainsi obliger le commerçant à vendre la tonne à plus de 600.000 F Cfa. L’exercice de ces taxes exorbitantes n’ont en réalité qu’un seul but, c’est de protéger la Compagnie sucrière sénégalaise. Et c’est ce ‘protectionnisme’ de la Compagnie sucrière sénégalaise lui-même ne vise qu’à maintenir le monopôle de la Css sur le sucre au Sénégal. Si ce monopôle de la Compagnie sucrière sénégalaise sur le sucre venait à être levé, le prix de la tonne du sucre pourrait connaître une baisse drastique. Ce qui devrait forcément se répercuter sur la baisse du coût de la vie », a expliqué le vice-président de l’Unacois Yessal Cheikh Sourang.
L’accès au crédit auprès des banques est également un problème majeur auquel il faut trouver une solution. D’ailleurs, certains commerçants soupçonnent « une stratégie de ces banques - qui sont presque toutes étrangères – pour protéger les intérêts des entreprises étrangères qui sont les concurrents directs des majors sénégalais ». « Il faut que les autorités sénégalaises encouragent les banques à accompagner les majors dans leur travail », explique un grand importateur de riz. Pourtant, malgré tout, depuis l’arrivée du nouveau régime, il y’a bel et bien eu des baisses. En effet, de 385.000 F Cfa en mars dernier, le prix de la tonne de riz est passé à 364.000 F Cfa. Alors que sur la même période (mars 2014 – mai 2024), les 20 litres d’huile sont passés de 19.000 à 17.000 F Cfa.
Selon plusieurs experts, l’une des raisons de la hausse du cout de la vie à travers le monde est la hausse du coût du transport maritime de containers qui était en hausse de plus de 500% par rapport à avant l'épidémie. Cette situation s’explique par une « guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine ». En effet, une hausse de l'ensemble des tarifs douaniers existants, une mise en place de nouvelles barrières, la révision de la politique commerciale par Washington envers et contre Pékin a abîmé un peu plus les relations commerciales. Au centre de ce nouvel affrontement, les véhicules électriques importés. Aussi, ces deux dernières années, le fonctionnement du transport maritime de marchandises s’est enrayé, notamment à cause de la congestion des grands ports. Cela pourrait paraître anecdotique mais des travaux récents montrent que les conséquences économiques de ces perturbations sont importantes, en particulier en ce qui concerne l’inflation. « Les guerres commerciales sont bonnes et faciles à gagner », affirmait Donald Trump en mars 2018. Il faut croire qu’il ne croyait pas si mal dire.
 
 
 
 
 
Sidy Djimby NDAO
 
 
 
 
 

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