Dans une déclaration publiée hier, le Secrétariat exécutif national (Sen) de l’Alliance pour la République (Apr) est monté au créneau pour fustiger les annonces faites par le ministre secrétaire général du Gouvernement, Al Amine Lo, concernant « une baisse des salaires », l’arrêt des subventions sur l’énergie et une augmentation de la fiscalité. Pour le parti de l’ancien président Macky Sall, ces mesures traduisent un alignement sur les recommandations du Fonds monétaire international (Fmi), synonyme d’un retour brutal du Sénégal à une politique d’ajustement structurel. L’Apr s’en prend également au Premier ministre, accusé de propager des « fake news » et de fuir le débat sur les véritables enjeux économiques du pays.
Dans sa déclaration, l’Apr s’indigne de ces annonces qui, selon elle, risquent de ruiner les efforts déployés depuis près de trois décennies pour assurer une transformation structurelle de l’économie sénégalaise et une croissance inclusive. Le parti estime que ces décisions marquent l’échec du gouvernement, qui, en dix mois de gestion, se retrouve contraint d’adopter une politique d’austérité au détriment des travailleurs et des ménages.
L’Apr remet également en cause la légitimité du ministre secrétaire général du Gouvernement pour faire de telles déclarations, affirmant que la responsabilité incombe au Premier ministre Ousmane Sonko et au président de la République. « Mais il aura été remarqué leur efficacité dans l’art de la dissimulation quand il s’agit d’annoncer les mauvaises nouvelles », tacle le communiqué.
Le parti de Macky Sall accuse le gouvernement d’avoir trahi ses engagements de rupture et d’avoir cédé aux exigences du Fmi, contrairement aux gouvernements précédents qui, selon l’Apr, avaient toujours défendu le maintien des subventions comme une ligne rouge.
L’Apr critique également le train de vie du pouvoir actuel, dénonçant les nominations à la tête des agences, le maintien des fonds politiques et les déplacements jugés coûteux du chef de l’État. « Les travailleurs du Sénégal ne sauraient être les agneaux du sacrifice d’un régime qui avoue l’absence de toute marge de manœuvre en termes de compétences et d’ingéniosité », ajoute le communiqué.
Le Sen de l’Apr salue ainsi la vigilance des centrales syndicales et les appelle à s’opposer à toute tentative de réduction du pouvoir d’achat des Sénégalais.
Ousmane Sonko sous le feu des critiques
Le parti de l’ex-président Macky Sall s’en prend également au Premier ministre, accusé de propager des « fake news » et de fuir le débat sur les véritables enjeux économiques du pays.
« Par ailleurs, le Sen prend acte du déplacement du Premier ministre à l’Assemblée nationale, pour une séance de questions au gouvernement. Constatant l’échec de la grossière manipulation de ses émissaires sur le soi-disant rapport de la Cour des comptes, Ousmane Sonko vient lui-même distiller comme d’habitude fake-news et accusations puériles et sans fondement », assène le communiqué.
L’Apr met au défi Ousmane Sonko de clarifier sa position sur la suppression des subventions et l’augmentation des impôts, l’accusant d’avoir cédé aux injonctions du Fmi. « Les Sénégalais reconnaissent maintenant le vrai visage du Premier ministre qui a une affinité naturelle avec le faux. Les Sénégalais n’attendent ni invectives ni grossièretés, mais une clarification sur les annonces graves du secrétaire général du Gouvernement », critique encore l’Apr.
Mobilisation autour de Farba Ngom
Sur le plan politique, le Sen de l’Apr réitère son soutien à Farba Ngom, député et fidèle du président Macky Sall, récemment convoqué par le Pool judiciaire financier. L’Apt dénonce une volonté de « décapiter » le parti et appelle à une forte mobilisation lors de sa prochaine convocation le 27 février. Enfin, l’Apr met en garde contre une justice « instrumentalisée » par le pouvoir en place et assure qu’elle restera vigilante face à toute tentative de liquidation politique.
Sidy Djimby NDAO