BACCALAUREAT 2018 A ZIGUINCHOR: On a presque frôlé l’hécatombe



 
Les jurys du baccalauréat de Ziguinchor ont délibéré, hier, dans tous les centres du département et de la région. Mais, la qualité des résultats de cette présente session  est sur toutes les lèvres et  anime tous les débats. En cause : la «médiocrité» de ces résultats qui suscite beaucoup de commentaires aussi bien au niveau des présidents de jury, des parents que des syndicalistes.
 
 Les principaux jurys de Ziguinchor pour la première session du baccalauréat ont livré leurs résultats. Au niveau des  grands centres, à savoir le lycée Djignabo Bassène, le lycée Peyrissac, tout comme celui de Djibock, les résultats sont loin d’atteindre l’espoir escompté par les parents d’élèves. De même dans les centres secondaires, on a presque frôlé la catastrophe, pour ne pas dire l’hécatombe, selon Honoré Manga, membre du bureau national du Saemss, qui faisait une analyse sans complaisance des résultats issus d’une dizaine de jurys. Dans les centres secondaires qui ont proclamé en premier les résultats, les pourcentages tournent autour de 15 à 27.7%. Et la mention Bien est presque inexistante. Mais il y a eu beaucoup de «Mention Assez bien» dans les séries littéraires.
 
 
Grève des enseignants : la raison principale
 
Faisant l’analyse de ces résultats, beaucoup d’observateurs pointent du doigt le bas niveau des élèves, mais aussi les grèves cycliques des enseignants, qui n’ont presque pas terminé le programme annuel. «La grève répétitive des enseignants est l’une des causes de ces mauvais résultats enregistrés. Les syndicats d’enseignants sont restés presque cinq mois sans enseigner», souligne le président du jury 1000 installé au quartier Lyndiane. Pour lui, «il faut revoir aussi la floraison des écoles privées qui fusent de partout dans le département de Ziguinchor». Et beaucoup, d’après lui, ne remplissent pas toutes conditions pour assurer un bon enseignement-apprentissage à leurs candidats. «On doit revoir le système de recrutement dans les écoles privées du département. Il n’est pas rare qu’un élève exclu du lycée en classe de Première, avec une moyenne de 5, soit recruté en classe de Terminale. Souvent, dans ces écoles privées, il n’y a pas de critères de sélection. La seule et unique condition exigée, c’est de pouvoir payer la scolarité», déclare Honoré Manga du Saemss.
 
 
Collège Saint Charles Luwanga, les 6 candidats de la série S1 tous reçus, en S2, 37% d’admis
 
 
 
Mais le salut est venu du collège Saint Charles Luwanga. En série scientifique S1, tous les six candidats sont passés au premier tour, soit 100% au jury 1012, avec deux mentions Assez bien. En série S2, 377 ont composé, 143 sont admis au premier tour, soit un pourcentage de 37.96%.
 
 
 
Oussouye : la catastrophe
 
A Oussouye par contre, les résultats sont mauvais. Au jury de Mlomp Oussouye, 279 candidats ont composé, sept ont décroché leurs diplômes au premier tour et 36 vont devoir prendre leur mal en patience. Au lycée Aline Sitoé Diatta d’Oussouye,  42 ont composé en S2, quatre sont passés d’office et 13 passent au second tour. En L1, ils étaient 117, seuls 12 sont passés au premier, et 32 admissibles. En L2, 78 ont composé, 7 ont réussi au premier tour, et 32 sont admissibles au second tour.
 
 
Des candidats au Bac avec 2 de moyenne
 
C’est le même constat dans les autres centres du département de Bignona, où les résultats sont loin d’être fameux. «On est en train de vivre exactement ce qu’on a vu dans les livrets de Bac. Lors de la délibération, on a vu des candidats qui ont une moyenne de 1 ou 2 et qui se retrouvent en Terminale. Ces élèves ne devaient pas être acceptés en Terminale, ils devaient reprendre les classes. C’est mieux pour eux. Si le conseil des classes décide que vous repreniez la classe, c’est parce que, quelque part, ça ne va pas», explique M. Diatta, professeur, qui déplore la qualité.
 
Ahmet COLY

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