Mamadou Bilo Diallo est un personnage particulier. Employé comme vigile, il s’est mis à draguer la fille de son patron. Pire, il a tenté de la violer. Heureusement, Nafissatou Diop a sauté du véhicule mais elle s’est retrouvée avec une cheville cassée. Conduit à la barre pour attentat à la pudeur avec violences, Mamadou Bilo Diallo a été condamné à 2 ans de prison ferme er à payer 1 million à titre de dédommagement.
Nafissatou Diop ne va pas oublier de sitôt les moments pénibles qu'elle a passés dans la soirée du 17 juin dernier. Cette demoiselle, alors tenaillée par une faim de loup, avait demandé l'aide du gardien de son père, Mamadou Bilo Diallo, afin qu'il l’accompagne pour acheter de quoi manger. Mamadou Bilo Diallo, en plus d'être le vigile de sa maison, est son petit-ami. Ainsi, vers les coups d'une heure du matin, ils se sont engouffrés dans un véhicule 4×4 de couleur noire pour atterrir à Ouest-Foire. Mais, lorsque Nafissatou a fini de faire ses achats, elle est repartie avec Mamadou Bilo Diallo dans ladite voiture. Malheureusement, au lieu de la ramener chez elle, il a changé d'itinéraire. Là, le sieur Diallo lui a confié qu'il voulait d'abord passer à Niary-Tally pour récupérer de l'argent auprès d'un de ses amis avant de rejoindre le domicile de la victime. Mais, tout ceci n'était que machination. Car, après que Nafissatou a accepté qu'ils passent d'abord auprès de cette tierce personne avant de rentrer, il a en cours de route verrouillé le véhicule, puis attaché la fille qu'elle a déshabillée avant de tenter de la violer. Heureusement, Nafissatou a été sauvée de justesse par le nommé Serigne Abdou Sané, qui a entendu du bruit provenant de la voiture.
Le vigile tente de se disculper
Ainsi, conduit devant les enquêteurs, Mamadou Bilo Diallo répondait hier devant le juge des flagrants délits de Dakar des faits d'attentat à la pudeur avec violences. Mais, il a réfuté cette infraction en expliquant qu'il ne s'est rien passé entre lui et la fille de son patron. Selon lui, c'est Nafissatou qui a ouvert la portière de son propre chef pour se jeter hors du véhicule. Et sur les faits de viol que lui reproche la demoiselle, il indique : «je ne l'ai pas ligotée, ni frappée. Je ne suis pas monté sur elle non plus. Je ne sais pas pourquoi elle criait. Elle a tout inventé, si elle dit que j'ai tenté de la violer. Elle est ma petite-amie depuis 6 mois. Dans la voiture, elle communiquait avec son autre copain avec qui elle s'est donné rendez-vous. Et on s'est disputé parce qu'elle voulait que je conduise vite pour qu'elle puisse arriver à temps au rendez-vous avec lui», a-t-il confié.
Nafissatou Diop raconte l’horreur
Cette version servie par le vigile est totalement le contraire de celle de son accusatrice, la fille de son patron, Nafissatou Diop. Cette dernière s'est présentée à la barre avec une jambe gauche fracassée. «Il m'a battue jusqu'à ce que je perde conscience. Il cherchait une corde dans le véhicule pour me ligoter. Je me suis débattue et j'ai crié, mais il avait garé la voiture dans un endroit désert. Il l'avait bien sécurisée. Il m'a conduite à la cité Keur Gorgui dans un endroit où il y avait des filaos. Et il m'a dit que c'était le dernier virage pour moi, parce qu'il allait me violer avant de me tuer. C'est là que j'ai sauté avant de me retrouver avec une jambe cassée du fait qu'il roulait à vive allure. Je portais un bas. Il l'a enlevé et m'a doigtée. Quand il a voulu me pénétrer, j'ai donné un coup de pied sur la portière, c'est là qu'un individu est venu et l'a surpris sur moi. Il a dit au gars qui m'a secourue qu'on discutait lorsque ce dernier l'a sommé d'ouvrir la voiture qu'il avait sécurisée», a expliqué la victime qui dit s'être retrouvée avec une cheville cassée avant de réclamer 1 million F Cfa en guise de dommages et intérêts.
Le témoin confirme la victime
Corroborant les déclarations de la plaignante, le témoin Serigne Abdou Sané a révélé à la barre avoir trouvé le prévenu sur la victime alors que celle-ci pleurait, vers les coups de 2h du matin. Le procureur ayant requis 2 ans de prison ferme contre Mamadou Bilo Diallo, son avocat a sollicité sa relaxe au bénéfice du doute. Parce que, selon le conseil, il y a beaucoup de nébulosités à propos des déclarations qui ont été tenues devant cette barre. Malgré cela, son client a été reconnu coupable et condamné à 2 ans de prison ferme en sus de la somme d'un million de dommages et intérêts qu'il doit payer à la fille de son employeur.
Fatou D. DIONE