An un du décès de Ousmane Tanor Dieng: le Parti socialiste en deuil



 
 

Il nous avait quittés le 15 juillet 2019. Voilà donc un an jour pour jour qu’Ousmane Tanor Dieng, défunt secrétaire général du Parti socialiste, a quitté ce monde, laissant femmes, enfants, amis et proches dans la tristesse la plus totale. A quelques heures de la célébration de la date anniversaire de sa disparition, ceux qui l’ont pratiqué racontent l’homme.
 
Ça a été la mauvaise surprise du 15 juillet. Le Sénégal s’est réveillé avec une nouvelle qui a affligé tout le monde. Ousmane Tanor Dieng est parti à jamais. Malade, il s’était rendu en France pour des soins au mois d’avril. Il ne reviendra pas. C’est dans une clinique sise à Bordeaux qu’il a rendu l’âme. Ses amis et camarades socialistes portent toujours son deuil. 
Abdoulaye Wilane, porte-parole du Parti socialiste ne tarit toujours pas d’éloges en son endroit. Selon Abdoulaye Wilane, ce qui l’a le plus marqué chez l’homme, c’était son sens de la responsabilité et sa discrétion dans la conduite des médiations. «Si Tanor était en vie, il ne raterait pas l’occasion d’anticiper sur des phénomènes qui sont peut-être négligés ou méprisés et qui créent des problèmes dans les rapports entre les acteurs politiques ou dans les rapports entre pays ou à l’intérieur des pays. Par exemple s’il était encore en vie, ce qui se passe au Mali voisin ne l’aurait pas laissé indifférent. Ce qui se passe entre les acteurs politiques d’un même parti, dans notre pays, ne l’aurait pas laissé indifférent», a dit Wilane. Pour ajouter que «Tanor était un diplomate dans l’âme et dans le vécu».
 
 
«Depuis que Tanor est parti, je suis sevré d’un briefing lumineux»
 
 
C’est d’ailleurs cela, selon lui, qui a fait qu’à sa mort, il y a eu ce bel élan d’unanimisme dans les hommages. «Ça par exemple, ça me manque. Ensuite, il y a ses conseils, ses avis me manquent», a déclaré Abdoulaye Wilane. «Depuis que Tanor est parti, je suis sevré d’un briefing lumineux. Je suis sevré d’un briefing et d’un débriefing. Parce que le plus naturellement, il parlait à son porte-parole que j’étais, mais également, il avait du plaisir à former les jeunes militants qui étaient avec lui. Donc, je dois dire que voilà un an qu’il est l’absent le plus présent dans la tête, dans l’esprit des socialistes et de tous ceux qui ont cheminé avec lui. Sans vraiment exagérer, je sais qu’il manque à tous ses collaborateurs. Un jour viendra où nous prendrons des initiatives pour mieux l’honorer et pour lui rester fidèle».
 
 
Dibocor Faye : «On ne pourra plus avoir une personnalité aussi charismatique au Ps»
 
 
Dibocor Faye, président du Mouvement des élèves et étudiants socialistes, ne dit pas autre chose. Pour lui aussi, c’est un immense vide qu’Ousmane Tanor Dieng a laissé à ses proches, tellement qu’au-delà de l’homme politique qu’il était, Tanor savait aussi trouver les mots. «On ne le prenait pas simplement pour un secrétaire général, c’était vraiment un père. Il a scellé beaucoup d’unions, permis des mariages. Pour certains, c’est lui qui a demandé la main de la mariée, pour d’autres, il a donné en mariage. Il laisse un grand vide derrière lui».
Dibcor Faye qui en sait un bon bout sur le défunt pour avoir été de ses chouchous, reconnait aussi que beaucoup de choses ont changé. «On ne peut plus avoir une personnalité aussi charismatique au Ps. La vie politique du parti va continuer, mais ce ne sera plus comme on l’a toujours connu avec cette belle silhouette qui nous tenait par la main et qui avait les mots justes pour relancer chacun de nous dans des moments de doute. Ça, ça nous manque. Le Papa également nous manque», dit-il. Avant de révéler : «aujourd’hui, chacun calcule le geste politique qu’il doit poser au niveau du parti, parce que les uns et les autres ne se connaissent pas assez parce que Tanor était le dénominateur commun. Le chef d’orchestre, c’était lui. Même sans rendez-vous, il vous recevait. C’était ça aussi Ousmane Tanor Dieng…L’appareil en souffre, il faut reconnaître. Le sens de l’organisation du parti a fait qu’on n’a pas eu de vide de poste de secrétaire général. Aminata Mbengue Ndiaye fait ce qu’elle peut, mais elle n’a pas encore les relations que le président Ousmane Tanor Dieng avait. Elle n’est pas contestée ; tout le monde lui accepte cette légitimité étant entendu que c’est Tanor qui en avait fait sa première adjointe, mais c’est différent», a dit le jeune socialiste.
 
Yéya Diallo : «c’était plus le père, le conseiller ; plus l’ami que le Sg du Parti socialiste»
 
Pour sa part, Yéya Diallo ne semble toujours pas se remettre. «C’était plus le papa que le Sg. On n’a connu que le Parti socialiste et on n’a connu qu’Ousmane Tanor Dieng. Il y avait un lien qui dépassait la politique entre Ousmane Tanor Dieng et nous. C’était plus le père, le conseiller ; plus l’ami que le Sg du Parti socialiste».
 
Madou MBODJ
 
 
 
 

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