Affaire de la fausse "sidéenne" et vraie escroc sur le net: L’administrateur de "femme chic" mamico entendue hier




Les auditions sur procès-verbal (Pv), dans ce qu’il est convenu d’appeler le scandale du siècle sur les réseaux sociaux, ont démarré, hier, dans les locaux du commissariat de police de l’arrondissement de Yeumbeul. Et comme nous l'avions annoncé dans nos colonnes, c’est l’administratrice du Groupe «Femme Chic l’officiel» dénommée Mamico, qui a ouvert le bal, en se prêtant à l’exercice fatidique des questions-réponses devant les hommes du commissaire de police de Yeumbeul, Ibrahima Diouf.
 
Les limiers de Yeumbeul sont déterminés à crever l’abcès et surtout réunir tous les éléments du puzzle dans l’histoire de pratiques d’escroquerie via les réseaux sociaux de la dame «séropositive» au compte Facebook fictif. Qui a été démasquée et placée en garde-à-vue avant-hier, au commissariat de police de la localité. Et c’est parti depuis hier pour le chassé-croisé des administrateurs de Groupe sur les réseaux sociaux dans les locaux du commissariat. Certains ont été convoqués chez les limiers, aux fins de sacrifier au rituel de déposition sur procès-verbal, par rapport à l’affaire de la dame «séropositive» au compte Facebook fictif. Hier, l’administratrice du Groupe «Femme Chic l’officiel», Mamico a été aperçue chez les flics de Yeumbeul, qui l’ont cuisinée.
 
Mamico a livré sa part de vérité dans le scandale du siècle sur les réseaux sociaux
 
Livrée à un enquêteur, souffle-t-on, la bonne dame s’est crânement défendue et a livré sa part de vérité sur le scandale qui a éclaté, depuis l’arrestation de la femme Sokhna Fatou Kiné Dieng, qui a récolté des millions, en prenant par les sentiments les âmes sensibles et bonnes volontés, dans son Groupe, par rapport à son prétendu statut de fille sidéenne nommée Sokhna Diarra Niang, sans moyens de subsistance et orpheline de père et de mère (voir les Echos d’hier). D’emblée, elle a dégagé toute responsabilité dans les agissements délictuels de la mise en cause et a expliqué au détail près les circonstances de l’adhésion de celle-ci à leur Groupe «Femme Chic l’officiel», fort de plus de 100.000 membres.
 
D’autres administrateurs de Groupe sur les réseaux sociaux déposent aujourd’hui à la police
 
A la suite de l’administratrice du Groupe «Femme Chic l’officiel», Mamico, l’on informe que d’autres administratrices de Groupe sur les réseaux sociaux vont débarquer aujourd’hui dans les locaux du commissariat de Yeumbeul pour répondre aux questions des enquêteurs. Elles ont déjà reçu leur convocation. Cependant, certains parmi eux ont commencé à développer des velléités de coopérer avec les flics pour faire jaillir toute la lumière sur l’affaire de la fausse sidéenne escroc. Ils pensent en effet qu’ils vont être inculpés et mis aux arrêts. En tout cas, si tous les concernés font preuve de bonne foi et franchise, il est fort probable que l’affaire connaisse  des ramifications et rebondissements.
Vieux Père NDIAYE

 
L’histoire de Fatou Kiné Dieng a secoué Facebook, hier. Membre de «Femme chic», «sama dieukeur sama kharit», «ladies club», «ma sage-femme, mon bien-être», Fatou Kiné Dieng est une infirmière qui arnaquait les gens sur Facebook à travers un faux compte sous le nom de Sokhna Diarra Niang, une jeune fille atteinte de sida et orpheline de père et de mère. La nouvelle de son arrestation par la police de Yeumbeul s’est répandue comme une trainée de poudre dans ces groupes de femmes. L’indignation et le dégoût étaient les sentiments les mieux partagés au sein des différents groupes dont elle était membre.
 
 
 
Des partages de ses publications, des témoignages les uns plus accablants que les autres, ont inondé les fils d’actualités des différents groupes où elle participait. C’est avec une ingéniosité déconcertante que Fatou Kiné Dieng de son vrai nom a réussi à tromper tout le monde. Dans le groupe «Femme chic», à l’annonce de la convocation de Mamico, administrateur du groupe, par la police de Yeumbeul, les membres se sont déchainées sur elle, avec des commentaires les uns plus accablants que les autres.
 
 
Elle utilisait les photos de Mame Diarra Djitté, une jeune femme décédée pour son faux compte
 
 
Dans son délire, Fatou Kiné Dieng alias Sokhna Diarra Niang utilisait les photos de Mame Diarra Djitté, une jeune femme décédée, selon ses cousines, depuis 2015. En effet, après l’éclatement de l’affaire, des membres du groupe ont reconnu les photos de profil du faux compte. Selon certaines, il s’agit de Mame Diarra Djitté, une jeune femme décédée depuis 2015. «La fille dont elle utilise les photos, c’est ma cousine, elle est décédée depuis 2015. Je lisais les histoires de Sokhna Diarra Niang comme tout le monde, il m’arrivait même de commenter ses posts, mais je n’ai jamais fait attention à cette photo. Ses histoires étaient tellement captivantes qu’il m’arrivait d’en pleurer des fois», écrit un membre.
Même pour le profil de son vrai compte, elle a mis la photo d’une certaine Fatou Bintou Thiam Diop. «Je tenais à apporter une précision sur l’affaire Sokhna Diarra Niang. C’est ma photo qu’elle a mise sur son profil à l’occasion de mon anniversaire le 9 août dernier», clarifie-t-elle.
 
Le commentaire accablant d’un membre, le direct de Mamico en pleurs crée un malaise dans le groupe
 
Une autre de renchérir : «comment peut-on être aussi bipolaire et fourbe pour réussir à berner autant de monde pendant trois longues années ? Il faudrait se demander si elle n’avait pas de complice dans le groupe, puisqu’à chacune de ses publications, elle identifiait des membres pour marquer sa proximité avec elles», s’interroge-t-elle.
Avec ce commentaire et l’annonce de la convocation de Mamico, administrateur du groupe «Femme chic», par la police de Yeumbeul, les choses ont commencé à se corser. Mamico a fait un direct en pleurant toutes les larmes de son corps. Ce qui a plombé l’atmosphère du groupe pendant une trentaine de minutes.
 
 
 
Un membre de «Femme chic» prend sa défense et subit la colère des autres
 
Avec l’acharnement des unes et des autres sur l’infirmière escroc, une certaine Rokhaya se démarque de la foule, pour apporter un témoignage en faveur de Fatou Kiné Dieng. «Je viens témoigner de ce que je sais de Fatou Kiné Saliou Dieng, je l’ai connue à travers ‘’ ladies club’’ à travers son post sur le cas de Penda, une jeune fille de 12 ans atteinte de goitre et dont la maman n’avait pas les moyens de la soigner. J’ai par la suite contacté Fatou Kiné et nous avons rencontré Penda et sa maman à l’hôpital de Pikine. Et grâce à l’argent qu’on a collecté ensemble, nous avons pu régler les analyses et j’ai personnellement accompagné Penda avec Kiné lors de ses rendez-vous», affirme-t-elle avant d’inviter les femmes à lui accorder la présomption d’innocence.
Les réponses à ce commentaire furent salées. «Merci pour le témoignage, tu as le droit, mais tu ne peux orienter nos esprits. Jusqu’à preuve du contraire, elle est coupable et nous avons tous les droits de décrier son acte. Elle nous a quand même bernés nous tous», lui lance un membre. Sur la même lancée, un autre membre dit : «c’est à se demander si tu n’es pas sa complice. Comment peux-tu défendre cette énergumène ? Elle nous manipule depuis 2015. J’ai versé tellement de larmes pour ses fichus posts alors qu’il n’y avait rien de vrai. Mon seul regret, c’est de ne pas pouvoir aller témoigner à la police pour l’enfoncer davantage», fulmine une autre participante.
 
La solidarité envers les nécessiteux risque d’en pâtir
 
Pour d’autres membres plus averties, ce qui est regrettable dans cette affaire, c’est que personne n’osera venir désormais en aide aux nécessiteux qui demandent de l’aide via les réseaux sociaux. «Les conséquences de cette histoire risquent de peser très lourd à l’avenir à cause de cette arnaqueuse ; personne n’aura plus jamais confiance en personne. Et ce sont les vrais nécessiteux qui vont en pâtir», a fait remarquer l’une d’entre elles. Une autre d’ajouter : «personnellement, je n’accorderai plus jamais confiance à quiconque qui se présentera à moi via les réseaux sociaux pour me demander de l’aide. Je sais que c’est pas bien, mais je ne peux m’empêcher de regretter toutes les fois où j’ai envoyé de l’argent à quelqu’un qui disait en avoir besoin».
Ndeye Khady D.FALL
 
 

Dans la même rubrique :