Samuel Sarr n’a pas pu esquiver le sabre du juge d’instruction du deuxième cabinet. Malgré les dénégations et tractations pour éviter le mandat de dépôt, l’ancien ministre de l’Énergie est allé en prison. Il a passé hier sa première nuit à la citadelle du silence, à la suite d’un mandat de dépôt ordonné par le magistrat instructeur. Après deux retours de parquet, pendant lesquels l’ancien ministre de la République a tenté de convaincre de son innocence et essayé de trouver des solutions pour éviter d’être privé de liberté, il a finalement fait l’objet d’un mandat de dépôt après qu’il a été inculpé pour les faits d’abus de biens sociaux. Rappelons que les déboires judiciaires de Samuel Sarr sont issus de la plainte de Moustapha Ndiaye, un de ses coactionnaires à West African Energy. Ce dernier qui a fait faire un audit a constaté un manquement de plus de 8 milliards de nos francs. Il pointe un doigt accusateur sur l’ancien ministre qu’il accuse d’abus de biens sociaux. Ces accusations, Samuel Sarr les a niées avec véhémence, mais en vain.
Ses avocats dénoncent l’emprisonnement
A la suite du placement sous mandat de dépôt de leur client, le collectif des avocats de Samuel Sarr, composé de Mes Baboucar Cissé, Cheikh Ahmadou Ndiaye et Dioneware Soumaré, a fait un communiqué pour dénoncer l’attitude de l’autorité judiciaire. «Nous tenons à informer l’opinion nationale et internationale qu’aucun fait de détournement ou de malversation ne pourra lui être imputé au regard du dossier. Monsieur Samuel Sarr est poursuivi pour le délit d’abus de biens sociaux sur des bases erronées», ont-ils, d’emblée, précisé, avant de poursuivre : «au cours de l’enquête, le sieur Sarr a produit un dossier composé de 39 pièces justifiant sa gestion saine et rigoureuse de la société West African Energy. Cela est incontestable».
…et affirment qu’il s’agit d’une «commande politique»
Pour Mes Cheikh Ahmadou Ndiaye, Baboucar Cissé et Dioneware Soumaré, cosignataires du communiqué, cette affaire ne découle pas d’une simple plainte d’un coactionnaire. « Nous affirmons que notre client est envoyé en prison pour des raisons purement politiques qui se démarquent totalement de sa gestion de la société West African Energy (WAE). C’est une commande politique qui vient d’être exécutée contre Monsieur Samuel Sarr», soutiennent les conseils de l’ancien ministre de la République. Ils sont d’autant plus convaincus que, selon eux, l’objectif visé, était d’emprisonner leur client pour ainsi l’écarter de la gestion de WAE dont il est à la fois le Directeur général et actionnaire. «D’ailleurs, nous avons appris qu’une nouvelle Direction générale sera mise en place la semaine prochaine au niveau de WAE», tentent de convaincre les robes noires.