"Ño waxoone waxeet" ! Telle semble être la nouvelle ligne de défense du couple Alex Kfoury et Rachelle Sleylati, cette dernière ayant reconnu, noir sur blanc, avoir volé, sur une longue période, plus de 2 milliards de FCFA des caisses de Batiplus, une société sénégalaise spécialisée dans la vente de fer, d'acier, de béton et de matériels de construction, avec un chiffre d'affaires déclaré de plus de 35 milliards de FCFA, et une importante présence dans la sous-région. Cette entreprise sénégalaise, qui appartient à la famille Farés installée au Sénégal depuis plus de 70 ans, soit plus de trois générations tous nées au Sénégal, a toujours bénéficié d'une excellente réputation auprès de ses partenaires financiers. Reconnu pour le dynamisme de son programme RSE, la longévité de ses employés dans l'entreprise, ce groupe respectable, qui emploie des milliers de personnes s'est retrouvé ces jours-ci au-devant de l'actualité.
Quand "Bonnie & Clide" se trouvent en eaux troubles
En effet, trois mois après la mise sous mandat de dépôt de sa fiancée Rachelle Sleylati après des aveux rocambolesques, voici que des soupçons forts pèseraient sur Alex Kfoury qui a été par l'inculpée comme bénéficiaire majeur de la somme détournée. Lui en aurait-il voulu de l'avoir balancé trop vite, au point d'attendre aussi longtemps, pour prétendre venir à son secours, lui qui est soupçonné par des sources proches de l'enquête criminelle d'avoir gardé une grande partie de l'argent ? D'après ces mêmes sources contactées, Seneweb a appris en exclusivité que ce soudain renouvellement de la ligne de défense pourrait être fortement motivé par la convocation prochaine qui plane sur la tête de ce jeune Libanais qui n'est arrivé au Sénégal qu'il y a que dix ans environ ! Eh oui, les internautes qui ont été touchés par cette histoire peignant la jeune fille comme une victime ou un bouc émissaire de la société Batiplus sont loin d'imaginer les preuves accablantes qui pèsent sur la tête de ce couple que des employés remontés de l'entreprise ont fini par surnommer "Bonnie & Clide". Dans le but d'en savoir plus, nous avons réussi à contacter des employés, après plusieurs minutes à les convaincre que notre intention n'était pas de nuire, mais de comprendre ce qui s'était réellement passé pour rester transparent.
"Quand on voit la manipulation autour de cette affaire…"
Le moins que l'on puisse dire est qu'ils semblaient très remontés : "Nous avons vraiment mal quand on voit la manipulation autour de cette affaire. Comment peuvent-ils attaquer ainsi la famille Farés ? Mon grand-père, mon père et moi aujourd'hui avons tous travaillé pour cette famille et nous ne le regrettons pas. Ce n'est pas parce qu'on est Libanais qu'on doit être systématiquement pointé du doigt ! Quand trois générations d'une famille ont tous vécu au Sénégal et tellement investi dans ce pays, on ne doit même plus les appeler des Libanais, mais des Sénégalais. S'ils sont leaders sur le marché, ce n'est pas un hasard. S'ils existent dans autant de pays, ce n'est pas aussi le fruit du hasard. Ce sont des travailleurs. On est une équipe ici, une famille. On travaille ensemble. Comment peut-on aussi vite pointer du doigt cette famille qui respecte et aide tellement de soutiens de famille dans ce pays ? C'est même insulter les autorités sénégalaises que de fabriquer de telles histoires. Vous imaginez une entreprise installée depuis si longtemps au Sénégal financer du terrorisme ou blanchir de l'argent ? On blanchit ce qui est illicite non ? Et vous pensez vraiment qu'ils auraient pris le soin de faire des décharges s'ils voulaient blanchir ? Blanchir pourquoi même, un commerce ? C'est Batiplus la victime dans cette affaire, pas le contraire. C'est inacceptable. Y a qu'au Sénégal qu'on verra ces choses ! Ce n'est pas sérieux !
"Franchement, les Sénégalais doivent se réveiller"
Les interlocuteurs de Seneweb de marteler : "Franchement, les Sénégalais doivent se réveiller. "Xamaluñu tuss (ndlr, ils connaissent rien de) cette Rachelle et ils veulent, du jour au lendemain, sur la base d'un simple post non authentifié, (rappelant qu'elle est en prison et qu'elle ne peut donc pas communiquer) créer un élan de solidarité contre celle dont les parents ont promis de rembourser plus de 2 milliards FCFA par cession de biens immobiliers en présence d'huissiers. Vous savez, ils ont voulu jouer sur le sentiment anti-libanais de certains pour se défendre, alors qu'eux même savent qu'ils sont Libanais et que c'est le père libanais de la fille qui l'a recommandé à notre DG". Très remontées, nos sources d'ajouter : "Vous savez quoi, on a tous failli perdre nos emplois à cause des agissements de cette fille. Personne ne pouvait imaginer qu'autant d'argent pouvait être volé. Il a failli que l'entreprise commence à ressentir de sérieuses difficultés pour que les soupçons soient éveillés."
D'autres sources, contactées par nos soins, confirment en effet que des accusations n'ont pas été immédiatement levées contre Rachelle mais contre toute la gestion de la boîte sous la direction générale de Christian Samra. Et c'est là qu'un cabinet d'audit a révélé l'argent qui aurait été pris des caisses. Face à des preuves irréfutables, la caissière de 24 ans a immédiatement reconnu les faits et dévoilé son modus operandi.
"Ce sont des voleurs qui crient aux voleurs !"
Selon des indiscrétions glanées auprès de sources très proches du dossier, Rachelle Sleylati aurait admis prendre au moins 1 million FCFA par jour et en période de gros versements, elle pouvait prendre énormément plus. Avec la rumeur persistante d'une audition prochaine d'Alex, soupçonné de complicité et d'avoir caché une bonne partie du butin, d'aucuns comprendraient aisément cette curieuse et soudaine agitation sur les réseaux sociaux qui est constatée plus de trois mois après que Rachelle Sleylati ait été mise en prison. "Si ces accusations étaient fondées, pourquoi attendre trois mois pour les soulever ? Si vraiment il le faisait pour défendre sa fiancée, n'aurait-il pas dû se lever plus tôt au lieu d'attendre d'être inquiété pour utiliser celle-ci comme une victime et chercher à exercer une pression médiatique sur les juges ? Tout le monde ici sait que c'est cet Alex Kfoury qui est en train de manipuler les gens avec des thèses aussi hallucinantes les unes que les autres. Il a profité de ce vol qui est à l'origine de tous les mensonges sur cette famille." La gorge nouée, notre interlocuteur rajoute : "J'ai mal de voir les Farés être accusés de terroristes quand je sais que ce sont les gens les plus gentils que vous pouvez rencontrer. Leur seul tort ici c'est d'avoir porté plainte pour un vol dont ils ont été victimes. Je n'arrive pas à croire que ce sont des voleurs qui crient aux voleurs !"
Acquisition de biens immobiliers de centaines de millions
Des témoignages qui nous poussent à nous poser une question : Est-ce que la perspicacité des Sénégalais, connus comme parmi les meilleurs en matière d'enquête criminelle, aurait déjoué les plans de ce jeune Libanais, désormais obligé de se montrer solidaire de sa fiancée ? Ses thèses, jugées fantaisistes par des sources proches de l'enquête, seraient-elles motivées par l'envie de jeter l'opprobre sur cette famille Farés qui a fait plus de 70 ans au Sénégal ? En tous cas, le "Wax Waxeet" semble être le nouvel espoir de fuite de ce couple qui, si les charges explosives détenues contre lui se confirmaient (acquisition cash de biens immobiliers de plus de centaines de millions FCFA incapables d'être justifiés par leurs revenus, rachats de parts dans des sociétés), aura alors perpétré la plus grande casse de l'histoire récente du Sénégal et vraiment insulté l'intelligence des Sénégalais. Seneweb promet d'y revenir. Surtout qu'il se murmure que le réseau derrière cette soudaine campagne de dénigrement sera formellement identifié, sous peu, par le pool d'avocats de Batiplus qui entend attaquer individuellement en justice, dans les prochains jours, tous ceux qui auront diffusé ou partagé des éléments diffamatoires ou pouvant être interprétés comme complice de ce détournement historique qui n'a pas encore fini de révéler ses secrets.