Ça a volé très bas hier : des insultes et menaces ont émaillé l’atmosphère du vote des deux projets de loi
La séance n’était même pas encore ouverte que les nerfs étaient déjà tendus. Après l’annonce d’un accrochage entre Ousmane Sonko et Mberry Sylla, les députés de l’opposition et de la majorité se sont rués vers le hall. Anna Poupaye Gomis sera ainsi la première à ouvrir les hostilités contre ses collègues de l’opposition. «Qu’ils nous collent la paix. Les députés de l‘opposition veulent juste manipuler l’opinion. Il y’en a marre de leurs agissements. Arrêtez de nous emmerder, sinon nous allonsréagir», a lancé la jeune députée de la majorité qui a enchainé les insultes.
Toussaint Manga, Mame Diarra Fam et Marie Sow Ndiaye, qui étaient déjà sur les lieux, ont vu rouge. Toussaint qui a voulu s’en prendre à Anna Gomis et qui a été retenu par ses pairs, était hors de lui. Enchainant les insultes envers Mberry Sylla et tous les membres de la majorité. «Qu’il ose sortir et on lui règle son cas tout de suite. Trop c’est trop, ils veulent la bagarre, eh bien on est là, on leur règle leur compte vite fait» dit-il. Il a fallu l’intervention des gendarmes pour disperser la foule.
Même dans la salle, les opposants ne décoléraient pas. Il a fallu que Moustapha Niasse accorde exceptionnellement 5 minutes à Toussaint Manga pour calmer les esprits. «Ce qui vient d’arriver est extrêmement grave. On ne peut pas comprendre que des députés de la majorité se donnent le luxe d’intimider, attaquer physiquement un collègue. C’est inacceptable. Si un membre de la mouvance présidentielle s’aventure encore à toucher un seul membre de l’opposition, il nous aura en face physiquement. Et si vous ne prenez pas les mesures nécessaires, nous tirerons toutes les conséquences et nous allons riposter vigoureusement. Si Mberry Sylla était là nous allions régler son cas rapidement», prévient-il.
Le président de l’Assemblée nationale enfile son boubou de prêcheur pour détendre l’atmosphère. «Apprenons à être responsable. Tous cela deviendra un vague souvenir d’ici quelque années, nous allons tous quitter cette terre, morts et enterrés. Alors respectons-nous, respectons les Sénégalais et finissons-en».
NKD