Abdoulaye Daouda Diallo SUR LES AUGMENTATIONS NETTES DE SALAIRE: «Les montants qui font l’objet d’une augmentation ne sont pas exempts d’impôts»



 
 
Excepté l’indemnité de logement qui est défiscalisée, toutes les autres mesures du protocole d’accord sont fiscalisées. C’est la position du gouvernement, par le biais du ministre des Finances et du Budget, qui rappelle que l’Etat a respecté ses engagements financiers vis-à-vis des enseignants. Abdoulaye Daouda Diallo s’est aussi insurgé contre les acteurs de l’éducation qui, dit-il, ont rompu unilatéralement l’accord signé avec le gouvernement.
 
 
 
Le gouvernement a été installé au banc des accusés, coupable aux yeux des syndicats d’enseignants de non-respect des engagements financiers signés le 3 mars dernier. S’ensuivit, dans la foulée, le déroulement de leur 11e plan d’action de grève pour perturber les enseignements et apprentissages à quelques semaines des examens. De son côté, le gouvernement, à travers le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, le ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla et le ministre du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les Institutions, Samba Sy, a fait face à la presse pour prendre le contre-pied des enseignants. «L’accord conclu le 26 février 2022 entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants représentatifs a porté sur sept mesures signées et paraphées par les deux parties. Et, sur ce rapport, il est clairement indiqué que les montants qui font l’objet d’une augmentation ne sont pas exempts d’impôts. La seule indemnité qui fait l’objet d’une exonération d’impôt, c’est l’indemnité de logement. Toutes les autres augmentations de salaires sont fiscalisées. C’est clair et c’est dans le protocole d’accord», a d’emblée rappelé Abdoulaye Daouda Diallo, avant de poursuivre : «donc, je ne peux pas comprendre qu’on parle, à partir de cet instant, d’une augmentation sans que les montants de l’augmentation ne soient fiscalisés. Rien n’a été omis dans le cadre de la prise en charge de nos engagements», ajoute le ministre des Finances qui regrette en outre la démarche des syndicats d’enseignants. «Il aurait fallu attendre la réception des bulletins de salaires, qu’on apprécie ensemble la situation pour voir réellement quels sont les éléments de difficultés. Peut-être qu’ils auront des explications qui pourront les satisfaire. Si ce n’est pas le cas, on appréciera. Mais on ne peut pas, sur la base de ce que nous pensons avoir comme information, déclencher un plan d’action et arrêter de manière unilatérale un accord qui a été signé», se désole de constater le ministre.
 
L’Etat fera tout pour continuer les enseignements et apprentissages
 
Embouchant la même trompette, le ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla, s’est désolé de la rupture unilatérale de l’accord signé entre les syndicats d’enseignants et le gouvernement. D’autant plus que, dit-il, un comité de suivi a été mis en place et avait pour seule mission de regarder s’il y a des écarts entre ce qui a été accepté par les syndicats et le gouvernement. Poursuivant et contrairement à ce qu’on reproche au gouvernement, le ministre de l’Education précise qu’il n’y a pas un seul engagement financier qui n’a pas été respecté depuis 2018. «L’Etat a mis presque mille milliards dans les trois secteurs de l’éducation dans le seul but d’apaiser le climat social et d’assurer la continuité pédagogique des enseignements et apprentissages. Mais, nous constatons qu’on risque de perdre encore une semaine au moment où les élèves s’apprêtent à faire leurs examens ; alors qu’en dehors de ce qui a été retenu, le gouvernement est allé au-delà. Il y avait des omissions qui ont été rajoutées et de nouvelles indemnités créées», renchérit Mamadou Talla qui s’est réjoui de cette augmentation de l’ordre de 229% pour les enseignants. C’est inédit, dit-il, mais le Président est prêt à le faire parce qu’il tient à l’éducation. Tout de même, il assure : «l’Etat, dit-il, fera tout pour qu’on puisse continuer les enseignements et apprentissages», martèle le ministre de l’Education nationale.
 
 
 
M. CISS
 
 
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