Abdou Karim Fofana, ferme «Si la décision de justice prescrit une arrestation, elle se fera dans toute sa rigueur»




 
 
Le ministre des Forces armées et son collègue du Commerce et porte-parole du gouvernement ont fait face à la presse internationale hier pour répondre aux questions d’actualité brûlante. Me Sidiki Kaba et Abdou Karim Fofana sont revenus sur les risques de troubles à l'ordre public, le dialogue national, l'évocation d'une plainte contre l'Etat du Sénégal à la Cpi annoncée par Me Juan Branco.
 
 
 
 
Face à la presse internationale, le ministre des Forces armées n’a pas raté l’avocat français Me Juan Branco qui menace de déférer à la Cour pénale internationale certaines exactions qui se passent au Sénégal. Me Sidiki Kaba a enfilé sa toge d’avocat, mais aussi son statut d’ancien Président de l'Assemblée des États Parties au Statut de Rome de la Cour pénale international, pour démonter la possibilité de traduire l'État du Sénégal à la Cour pénale internationale brandie par Branco. «La poursuite de l’Etat du Sénégal par la haute cour de justice n’est qu’une affabulation. C’est un coup d’éclat médiatique qui ne peut correspondre à aucune réalité», fait-il savoir d’emblée.
 
«Affabulation, coup d’éclat médiatique»
 
Le ministre des Forces Armées de lui rappeler qu’il connaît bien les crimes visés par la Cour pénale internationale (Cpi). «On ne peut pas utiliser cette institution pour fonder un argumentaire. Ce sont des crimes d’une gravité extrême qui heurtent la conscience universelle. Il s’agit de crimes de guerre, de crimes d’agressions, mais aussi de génocide ou encore de crimes contre l’humanité. Ceux qui le disent n’ont ni la capacité, ni la qualité pour pouvoir faire», a-t-il répondu à Me Juan Branco.
Me Kaba de rappeler que le Sénégal est le premier pays au monde à avoir ratifié le Statut de Rome. «Le Sénégal à un système judiciaire solide. La Cpi est une juridiction de dernier recours. On ne peut pas utiliser directement la Cpi pour juger quelqu’un. C’est méconnaître les principes de la Cour. Et qui peut le faire ? Ce n’est pas un individu. Les statuts de Rome précisent bien qui peut le faire. C’est un Etat parti, le procureur, le Conseil de sécurité. La manipulation a atteint son paroxysme. Mais nous le comprenons. C’est une volonté de démobiliser les forces de l’ordre», regrette Kana qui rassure que l’Etat restera toujours debout.
 
Abdou Karim Fofana : «L’Etat restera ferme sur tout acte visant à créer des troubles à l’ordre public»
 
 
Pour sa part, se prononçant sur la «caravane de la liberté» annoncée par le leader Ousmane Sonko, le porte-parole du gouvernement est clair. «L’Etat restera ferme sur tout acte visant à créer des troubles à l’ordre public. Aucun État organisé ne laisse l'anarchie prendre les rues. L'ordre public sera maintenu et l'Etat ne laissera personne troubler la quiétude des Sénégalais», promet Abdou Karim Fofana qui prévient dans la foulée le leader de Pastef.
 
 
«Si la décision de justice prescrit une arrestation, elle se fera dans toute sa rigueur»
 
 
Sur le procès Adji Sarr/ Sonko, le ministre du Commerce, porte-parole du gouvernement se veut clair et sans ambages. «Si la décision de justice prescrit une arrestation, elle se fera dans toute sa rigueur, conformément aux règles et lois de la République».
 
A propos du dialogue, il a souligné que «le dialogue est un élément important de notre tradition démocratique. C'est dans l'ADN de notre politique. Cette volonté de dialogue dénote de l'engagement du Président Macky Sall d'œuvrer pour la paix et la cohésion nationale. S'il y a des partis politiques qui refusent de participer au dialogue, c'est parce qu'ils ignorent que le dialogue fait partie de l'ADN de la politique au Sénégal», explique M. Fofana.
 
Baye Modou SARR
 
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