Il y a eu des arrestations expéditives dans l’affaire Abdoul Aziz Ba, alias Aziz Dabala, et son inséparable admirateur, Boubacar Gano, surnommé Wally Baldé. Après une vaste chasse à l’homme contre les présumés auteurs de la boucherie, les forces de défense et de sécurité du pays, notamment la Division des investigations criminelles (Dic), ont pris dans leurs filets six suspects, dont une amie du célèbre danseur.
Ça s’emballe grave en un temps record avec une cascade d’interpellations de potentiels suspects dans l’enquête préliminaire sur le double présumé meurtre avec préméditation du célèbre danseur Aziz Dabala et de son fan surnommé Wally Baldé.
Chargée de l’enquête, la Division des investigations criminelles (Dic) est immédiatement montée au front en se lançant aux trousses des présumés auteurs des faits. D’emblée, les hommes du commissaire Adramé Sarr fouillent de fond en comble la scène de la boucherie avec leurs collègues de la police technique et scientifique, et découvrent quelques indices matériels.
Comment les membres du gang se sont retrouvés dans la ligne de mire des enquêteurs
Face à la disparition mystérieuse des téléphones portables devenus inactifs des deux défunts, les agents de terrain fouillent à distance les cellulaires en question, via des réquisitions adressées aux sociétés de téléphonie mobile concernées. Ainsi, ils ciblent les derniers appels entrants sur le cellulaire de l’artiste Aziz Dabala et parviennent à identifier les propriétaires des numéros de téléphone portable. Dotés de gros moyens technologiques sophistiqués, ils procèdent au système de bornage des numéros en question et découvrent que leurs propriétaires étaient d’abord dans les parages immédiats de l’appartement du célèbre, puis ensuite à l’intérieur.
Serigne S. tombe en premier, le jeudi, à Guinaw-rail et Omar G. le samedi
Une géolocalisation est vite lancée contre les suspects. Les agents de terrain de la Dic découvrent que quatre parmi eux se trouvent à Touba pour la célébration du grand Magal. Ils activent leurs collègues de la ville religieuse et les mettent à contribution dans la traque. Parallèlement, ils tracent deux parmi les membres du gang dans les quartiers de la banlieue dakaroise et leur mettent le grappin dessus. Et pour éviter la fuite du reste de la bande, ils verrouillent l’information sur la première arrestation des deux suspects nommés Serigne S. et Oumar G. et se remettent aussitôt en chasse sans tambour ni trompette. Serigne sera pris dans la nasse, jeudi dernier, à Pikine Guinaw-rail, par la police locale. Tandis que son acolyte Oumar est arrêté le samedi.
Modou Lô se confie à son oncle…
La vaste chasse à l’homme contre les fugitifs s’intensifie davantage dans les labyrinthes de Touba. Un commando d’une trentaine d’agents de la Dic fouille au millimètre près les coins et recoins de la ville religieuse. Traqué de toutes parts, M. L. Diao, alias Modou Lô, se confie à son oncle avec qui il a quitté leur quartier de Guinaw-rails Nord, pour se rendre au grand Magal. Il lui déclare avoir trempé dans le double assassinat supposé de l’artiste Aziz Dabala et de son admirateur surnommé Wally Baldé.
L’oncle dénonce son neveu, ils l’embarquent et ses camarades de gang sans le savoir
L’oncle se garde de réagir et attend leur arrivée ensemble dans la cité religieuse pour dénoncer son neveu aux éléments de la brigade spéciale de gendarmerie de Touba qui débarquent dans le point de chute du jeune homme et l’appréhendent. Ils mettent ensuite la main sur tout ce beau monde avec qui il est dans la maison de l’oncle. Sans oublier ses camarades de gang avec qui il a commis le double crime de sang.
Modou Lô endosse tout et protège ses camarades de gang
Livré aux gendarmes enquêteurs, Modou Lô passe aux aveux et revendique tout seul la paternité du double crime de sang ; une subtile manière de noyer le poisson en essayant de disculper ses camarades de gang devant les hommes en bleu. Ceux-ci prennent les aveux de Lô pour argent comptant et libèrent le reste du groupe de fugitifs, dont le redoutable cerveau répondant au nom d’Assane D, un multirécidiviste doublé d’un caïd. Les pandores relâchent alors le reste du gang dans la nature. Ignorant qu’ils viennent de tomber dans le piège de l’apprenti-maçon.
Nabou convoquée, auditionnée à trois reprises, puis libérée malgré ses incohérences
Modou Lô est alors embarqué dans un fourgon, puis livré aux éléments de la Dic, à Dakar, avec un procès-verbal (Pv) de mise à disposition à l’appui. Pressé de questions, il tergiverse devant les enquêteurs de la Dic et ravale ses premières déclarations. Il balance ses camarades de gang, qui étaient déjà clairement identifiés, puis traqués par les policiers. Ces derniers guettent leur retour de Touba et relancent la filature. Ils appréhendent la fille S. Lèye, alias Nabou, (petite-amie du défunt danseur), et la cuisinent à trois reprises à la Dic.
Elle joue le gibier et fait tomber le caïd-cerveau, Assane D. et son jumeau Ousseynou
Après trois auditions sur convocation, Nabou est libérée, mais reste à la disposition des enquêteurs de la Dic. Même si elle cafouille par moments dans ses déclarations et tient ses propos incohérents. Elle sert alors de gibier pour les flics embusqués et renoue le contact avec les fugitifs recherchés, qui finissent par mordre à l’hameçon. Il s’agit des nommés Assane D, le redoutable caïd et cerveau de la bande, et son jumeau Ousseynou D. Ceux-ci ont été coincés, à leur retour de Touba, dans leur quartier, à Pikine Guinaw-rails.
Assane, le chef de gang, serait le principal auteur des nombreux retraits d’argent
Au total, les éléments de la Dic ont mis aux arrêts six suspects, dont l’amante du défunt artiste. Tout ce monde défile depuis quelques jours dans les bureaux des enquêteurs. Assane D, le chef de gang, est dépeint comme le principal auteur des retraits d’argent via Wave et Orange money des téléphones portables du célèbre défunt danseur.
Vieux Père NDIAYE