Le report agité par Toussaint Manga et les autres leaders des jeunesses de l’opposition, par respect à l’appel lancé par le Khalife général des Mourides, n’aura pas suffi. Déterminés à en découdre avec les forces de l’ordre, les étudiants, pendant de longues heures, hier, se sont frottés aux policiers. Ils ont durant tout l’après-midi empêché la circulation sur l’avenue Cheikh Anta Diop.
Hier, alors que l’on pensait qu’avec les déclarations de certains de ses membres comme Pathé Mbengue de Bokk Gis-Gis, l’opposition avait sursis à sa marche, suite à l’appel du Khalife général des Mourides, des jeunes ont refusé de respecter le mot d’ordre. Etait-ce une ruse ? Une communication savamment préparée pour prendre de court les forces de défense et de sécurité qui étaient fortement mobilisées ? En tout cas, l’après-midi d’hier, c’était très difficile de circuler aux abords de l’Université Cheikh Anta Diop, du fait des jets de pierres et autres explosions de grenades lacrymogènes.
L’impressionnant dispositif de la police qui avait été installé aux premières heures de l’après-midi n’a pas servi à décourager les manifestants. C’est d’ailleurs comme s’ils s’étaient fait un point d’honneur de ne laisser aucun répit aux forces de l’ordre.
La police épuise ses munitions. Le Dragon prend la relève pour repousser les assauts des étudiants
Malgré les gaz lacrymogènes, les manifestants continuaient de balancer des pierres. Et, il faut dire qu’il était très difficile de savoir si c’étaient de simples étudiants ou des jeunes du Collectif des 25 candidats qui se frottaient aux forces de l’ordre, tellement la détermination y était. A un moment donné, à force d’user de grenades lacrymogènes pour repousser les jeunes plus loin à l’intérieur du campus social, la police a même fini par épuiser ses munitions. C’est le camion appelé Dragon qui meublait le vide, en fonçant à vive allure pour contenir et repousser les assauts des étudiants.
Madou MBODJ