AVANTAGES ET ACQUIS DU PERSONNEL DE L’ONAS : Mamour Diallo lègue une patate chaude à Cheikh Dieng




 
Le nouveau Directeur général de l’Office national de l’assainissement (Onas) va prendre fonction ce matin. Dr Cheikh Dieng va succéder à Mamour Diallo, après sa nomination à la tête de l’agence ce 25 avril. En plus des nombreux défis qui l’attendent avec l’hivernage qui se pointe, le nouveau Directeur général de l’Onas va aussi hériter d’un cadeau empoisonné de son prédécesseur, avec des indemnités et avantages colossaux que Mamour Diallo a octroyés aux travailleurs quelques mois avant son départ. Ces charges de plus viennent s’ajouter à une «masse salariale insoutenable» dont souffrait la boîte, selon le rapport de la Cour de comptes exercice 2012/2017.
 
 
 
Quelques semaines avant que Mamour Diallo ne soit démis de ses fonctions pour être remplacé par Dr Cheikh Dieng, le cadre unitaire des syndicats de l’Onas a fait face à la presse pour partager son satisfecit par rapport au travail abattu par le Dg sortant. On peut aisément comprendre la posture de ces syndicalistes, avec qui M. Diallo venait, quelques mois auparavant, de signer un accord boostant les avantages et acquis du personnel. Ledit accord a été visé en effet par le tribunal du travail, ce 24 janvier 2024. Mamour Diallo, qui est arrivé à la tête de l’Onas en octobre 2022, a donc attendu jusqu’en janvier 2024 pour revoir la politique sociale de l’entreprise, en attribuant des indemnités colossales aux employés.
 
 
30 millions pour conférence religieuse ; 80 millions pour arbre de Noël ; 92 millions pour colonie de vacances
 
Rien que pour la coopérative d’habitat, c’est un budget de 30 millions par an qui est dégagé, avec une majoration annuelle d'un taux de 10% sur le montant épargné par l'agent. Pour l’arbre de Noel organisé pour les enfants du personnel permanent, c’est désormais un budget de 80 millions qui sera dégagé. Toujours dans les avantages, la somme de 92 millions est aussi prévue pour la colonie de vacances des enfants du personnel. En période de Ramadan, l’Onas dégage une somme de 30 millions pour la conférence religieuse et les dons Ramadan.
Pour la rubrique «aide sociale», ce sont 10 millions qui sont prévus pour les permanents et les prestataires. Le personnel effectuant des travaux salissants a droit à une dotation de 50 millions en savons. Tout le personnel a droit à une prime d’assainissement de 50.000 F. Et en période d’hivernage, les employés obtiennent une augmentation de 50.000 francs Cfa par mois, de juillet à fin octobre.
 
50 millions pour dotation pour savon ; une augmentation de 50.000 chaque mois pour tout l’hivernage…
 
Dans cet accord signé entre le directeur sortant et les employés de l’Onas, tous les ouvriers et employés bénéficient dès l’embauche d’une prime de motivation : 135.000 pour les ouvriers et les employés ; 160.000 pour les agents de maîtrise ; les cadres quant à eux (directeurs et conseillers) auront 750.000 ; 400.000 pour les chefs de département ; 300.000 pour les chefs de service et 225.000 pour les chefs de division.
Une prime de prudence semestrielle de 100.000 est aussi prévue pour tout chauffeur qui n’a pas fait d’accident. Pour les prêts et avances, on note une rubrique de prêts à long terme : 100 millions en 2023 avec un fonds en revolving.
 Ces charges supplémentaires que devra supporter l’Onas n’ont été actés qu’en janvier 2024, même si le document en question a été finalisé depuis avril 2023. Et dans son préambule, il est clairement stipulé que «les dispositions du présent accord sont conclues pour une durée indéterminée. Elles prennent effet après signature des parties et dépôt auprès des autorités compétentes (Conseil d'administration, Inspection du travail...».
 
La Cour des comptes dénonçait dans son rapport 2012/2017 une masse salariale insoutenable…
 
A noter que le rapport de la Cour des comptes pour le contrôle de la gestion de l’Onas pour les exercices 2012/2017 relevait déjà «une croissance fulgurante de la masse salariale (25% des charges d’exploitation de l’Onas)». La Cour des comptes parlait à cette époque déjà d’une masse salariale insoutenable. En plus de cela, elle avait aussi regretté «une défaillance dans le suivi des prêts. La Cour des comptes avait noté un cumul des prêts au personnel, avances pour les fêtes religieuses et pour les ouvertures des classes entre autre prêts, d’un montant de plus de 123 millions».
 
Ndèye Khady D. FALL
 
 
 
LES ECHOS

Dans la même rubrique :