AUX PARCELLES ASSAINIES, UN COACH SPORTIF ACCUSÉ D'AVOIR VIOLÉ UNE DÉFICIENTE MENTALE : Awa Samaké, 23 ans, révèle avoir été aussi violée par des vieux et jeunes garçons de son quartier



 
Des faits de viol perpétrés sur une déficiente mentale courant 2020, c'est ce qui est reproché au moniteur sportif Frédéric Sambou. L'accusé de 32 ans risque 10 ans de réclusion criminelle devant la chambre criminelle de Dakar où il a comparu hier.
 
 
Moniteur sportif depuis 9 ans à l'unité 8 des Parcelles Assainies, Frédéric Sambou dit Mouhamed gère une trentaine de personnes, victimes de troubles mentaux dans ladite localité. C'est dans le cadre de son travail qu'il a eu maille à partir avec la justice. Car une parente à lui, de surcroît son élève, Awa Samaké, l’a traîné en justice pour viol commis sur une personne vulnérable. Ces faits remontent au 3 août 2020. Awa Samaké était à l'époque âgée de 20 ans.
Hier, devant la chambre criminelle de Dakar où il a été jugé, cet accusé âgé de 32 ans a battu en brèche les accusations de viol qu'on lui impute. «Je reconnais l'avoir trouvée un jour chez la vendeuse de "Saba Sénégal" vers 19h. Ce jour-là, je voulais lui donner une étrenne de 500 F. Mais elle m'a dit qu'elle voulait une glace. On s'est rendu au magasin Auchan mais une fois sur place, on nous a interdit l'accès car on n'avait pas porté de masque. On s'est dirigé vers le Select. Et c'est sur le chemin que je l'ai sensibilisée sur le viol. Je la traitais comme ma propre sœur», a-t-il expliqué, en précisant que la mère de Awa Samaké lui a révélé que sa fille a été abusée sexuellement à deux reprises.
Malheureusement pour lui, Awa Samaké l'a pointé du doigt comme étant son bourreau. «C'est lui mon violeur. Il a commencé ses actes sur un banc public. Il a abusé de moi chez lui à l'unité 8. Il m'a retenue sur les lieux jusqu'à 22h. Il a introduit ses mains dans mes parties intimes. Par la suite, il m'a donné à boire un médicament de couleur verte pour que je ne tombe pas enceinte. On était amoureux. J'étais prête à me marier avec lui parce qu'il m'avait promis de m'épouser à l'âge de 23 ans», a-t-elle soutenu.
Cette déficiente mentale a aussi déclaré avoir été violée par d'autres personnes. «Beaucoup de personnes m'ont violée. Des vieux et même des jeunes garçons de mon quartier ont aussi abusé de moi sexuellement. Tous, je les reconnais très bien. Je n'ai pas cité leurs noms de peur que ma mère me corrige», a lancé cette fille dont le certificat médical établi le lendemain des faits, 4 août 2020, évoque des lésions hyménales anciennes. Elle a été confortée par sa mère Seynabou Sy, qui a indiqué que lorsque sa fille lui a confié avoir été violée, elle a vérifié ses sous-vêtements. C'est là dit-elle qu'elle a vu du sperme. Néanmoins, elle n'a jamais voulu porté plainte contre l'accusé qui est un parent à eux.
Convaincu de la culpabilité du coach sportif, le procureur, qui a requis 10 ans de réclusion criminelle contre lui, a relevé quelques déclarations de la victime qui l'incriminent.
Plaidant pour le compte de Frédéric Sambou, Me Mamadou Sow a confié que la victime est malade puisqu'il y a une période où elle accusait à tort et à travers des gens dans son quartier. Son confrère Me Seyba Danfa qui a survolé le rapport médical d'ajouter : «aucun slip tacheté de sperme n'a été rapporté dans la procédure. Le certificat médical parle de pertes gluantes. Alors que cela suit tout le cycle hormonal de la femme. Aucun élément ne vous dit que le liquide séminal trouvé sur elle appartient à Frédéric Sambou. Ledit document parle aussi d’une défloration ancienne de l'hymen. Mais qui en est l'auteur ? Il y a un problème d'imputabilité». Délibéré au 1er mars 2023.
 
Fatou D. DIONE
 
 
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