AUGUSTIN SENGHOR SUR L’AFFAIRE KHALIFA SALL: «En matière pénale, quand il y a rabat d’arrêt, c’est suspensif…»



 
 
Les dispositions de la loi organique sur la Cour suprême donnent au rabat d’arrêt un caractère suspensif en matière pénale. C’est l’avis de Augustin Senghor, qui était hier l’invité de Grand Jury de la Rfm. L’avocat d’affaires, par ailleurs président de la Fédération sénégalaise de football, maire de Gorée et membre de la mouvance présidentielle, demande aux deux parties de laisser les juges faire leur travail et reste convaincu que ces derniers diront le droit dans cette affaire. 
 
 
 
Me Augustin Senghor a sa conviction sur le débat autour du rabat d’arrêt dans l’affaire Khalifa Sall, qui serait suspensif ou non. Pour l’avocat et président de la Fédération sénégalaise de football, la loi ne souffre d’aucune ambiguïté sur le sujet. «Il y a les lois organiques sur la Cour suprême, qui renvoient, en ce qui concerne le rabat d’arrêt, aux procédures qui sont applicables au recours en cassation. A partir de ce moment, les dispositions dans ce domaine-là prévoient des cas de suspension des effets des décisions, à partir du moment où il y a une recours. (…). Ils prévoient qu’en matière pénale, quand il y a rabat d’arrêt, c’est suspensif. Si effectivement il y a rabat d’arrêt, les juges pourront trancher, à la lumière de cette loi qui dans son principe définit les critères et les critères, c’est qu’il y a un caractère suspensif», a expliqué l’avocat d’affaires. Qui s’empresse d’insister sur le fait que «c’est aux juges d’appliquer la loi et nul autre des deux camps qui se battent». En effet, pour Me Senghor, dans cette affaire, «il faut laisser la justice faire son travail». 
Ayant confiance en la justice, il souligne qu’il est bien placé pour en faire une appréciation. «Je suis quand même avocat depuis bientôt 30 ans. Je suis jeune mais je suis un vieux avocat. Et ce que je peux certifier en tant qu’avocat, c’est que nous avons une très bonne justice, et nous avons de très bons juges», dit-il. Non sans indexer les politiciens qui changent de posture vis-à-vis de la justice, selon le bord politique où ils se trouvent. «Quand les politiques sont dans l’opposition, ils tirent à boulets rouges sur la justice et quand ils sont au pouvoir, ils changent de discours», clame-t-il. 
A noter qu’en 2009, Me Senghor, maire de Gorée, a été élu sur la liste Taxawu Dakar de Khalifa Sall. Mais, en 2014, il s’est présenté sur sa propre liste et a encore remporté les locales dans l’Ile. Entre-temps, il a rejoint la mouvance présidentielle. «2015, je suis maire Benno. Et depuis lors, nous avons toujours soutenu l’action du Président (Macky Sall)», précise-t-il. 
Mbaye THIANDOUM
 

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