Ce sont deux morts et plusieurs blessés qui ont été recensés dans le bilan de l’attaque au cocktail Molotov d’un bus Tata à Yarakh. Le ministre de l’Intérieur parle d’un acte terroriste et promet que ceux qui l’ont fait seront traqués, arrêtés et mis à la disposition de la justice.
La scène digne d’un film hollywoodien s’est déroulée sous les yeux hagards et impuissants de la population de Yarakh Capa, dans l’après-midi. Sept gros bras ont incendié un bus Tata de la ligne 65 qui rallie Kounoune à Colobane. Ils ont attendu, d’après le chauffeur Abdoulaye Diop, que le bus s’arrête pour permettre à un client de descendre pour se présenter devant lui.
Il s’en est suivi des insultes auxquelles lui, le chauffeur, n’a pas jugé utile de répondre.
Il est resté zen, sans broncher. Mais cela n’a pas empêché les visiteurs indélicats d’aller jusqu’au bout de leurs intentions premières, qui étaient visiblement de nuire. Ils ont lancé un cocktail Molotov dans le bus, précisément à hauteur des pieds du conducteur.
Pris de panique, les clients ont commencé à chercher le chemin le plus court pour se tirer d’affaire. Les uns à travers les fenêtres, les autres par les portes. C’est en ce moment, d’après toujours le chauffeur Abdoulaye Diop, que certains assaillants sont montés dans le bus et ont commencé à dépouiller les passagers de leurs sacs, téléphones et tous biens qu’ils peuvent emporter. Ensuite, ils sont repartis, escaladant la passerelle pour s’éloigner du bus qui avait commencé à prendre feu. Malheureusement, dans la bousculade pour se sortir de cette situation inédite, plusieurs d’entre les passagers vont se blesser. Il y a eu également deux morts, d’après le récit du conducteur du bus.
Dès l’annonce de la nouvelle, le ministre de l’Intérieur, accompagné du commandant de la Légion Ouest, le lieutenant-colonel Abdoul Mbengue et des autorités, s’est précipité sur les lieux. Sur place, Antoine Diome, vu l’état du bus et la situation des blessés, a promis de traquer les malfrats qu’il qualifie de terroristes. «Nous avons été informés par la gendarmerie et par les éléments des sapeurs-pompiers que sept individus encagoulés ont pris en étau un car de transport en commun communément appelé Tata, de la ligne 65 qui a quitté Kounoune dans le département de Rufisque pour rallier Dakar. Il y avait à bord des Sénégalais dont visiblement le seul tort est d’aller travailler. Quel acte répréhensible, criminel, inhumain que de jeter un cocktail Molotov dans un bus transportant des Sénégalais comme lui ! Je voudrais dire à l’attention de ceux qui ont commis cet acte que l’Etat va se lancer à leur poursuite, les rechercher, les arrêter avant de les livrer à la justice», martèle le ministre.
Il a fait savoir que le vivre ensemble est un droit, mais un devoir pour tout citoyen. «Nous sommes un pays de démocratie ou chacun a des droits et des devoirs également. A commencer par le gouvernement, les citoyens également. C'est cela qui nous lien et c’est cela qui nous rassemble au niveau de la République. Penser qu’on peut imposer par la théorie de la pensée unique ce qu’on veut à ses autres concitoyens, relève de l’illusion. Je voudrais dire à ces personnes que l’Etat prendra toutes les dispositions qui s’imposent», a averti Antoine Diome.
Baye Modou SARR