ATELIER DE VALIDATION POLITIQUE DE L’ETUDE IMPORT-SUBSTITUTION AU SÉNÉGAL: Le Bos dessine les contours d’une baisse de la facture des importations



 
Le Bureau opérationnel de suivi du Pse a organisé un atelier de validation politique de l’étude import-substitution au Sénégal en vue de favoriser la production locale pour baisser le coût de la facture des importations et de permettre à notre pays d’être résilient face aux chocs exogènes. Une démarche qui vise à inverser cette tendance déficitaire de la balance commerciale.
 
 
 
Le Bureau opérationnel de suivi du Plan Sénégal émergent (Bos) a organisé l’atelier de validation politique de l’étude import-substitution au Sénégal, à la suite de sa présentation en conseil des ministres le 9 mars dernier ; en présence du ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott et son collègue en charge du suivi du Plan Sénégal émergent. Un atelier qui entre dans le cadre de la volonté du Sénégal d’inverser la tendance de sa balance commerciale jusqu’ici déficitaire. En effet, la balance commerciale sur les biens du Sénégal est ressortie avec un déficit de 2244 milliards francs Cfa en 2019. Cette situation qui est la résultante d’un volume encore très important des importations 4229,3 milliards par rapport aux exportations 1985 milliards francs Cfa, traduit la forte dépendance du pays au reste du monde. S’y ajoute la pandémie de Covid-19 qui rappelle la nécessité de développer l’industrie locale pour une souveraineté alimentaire et sanitaire. C’est dans cette dynamique que le Bos a conduit la réalisation de cette étude portant sur l’import-substitution au Sénégal qui entre dans le cadre de l’opérationnalisation des zones économiques spéciales (Zes) en vue de baisser le coût de la facture des importations de produits essentiels, mais aussi de permettre au Sénégal d’être plus résilient face aux chocs exogènes qui deviennent de plus en plus persistants dans le monde. «Le contexte actuel lié à la superposition des chocs exogènes liés notamment à la pandémie de Covid-19 et à la guerre en Ukraine accentue davantage la pertinence de l’étude qui nous réunit aujourd’hui. Ces chocs et leurs conséquences nous rappellent l’urgence d’accélérer les objectifs de souverainetés alimentaire, sanitaire et pharmaceutique visés par le Pap2a», a d’emblée indiqué le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott. «Cette étude a pour objectif de proposer un schéma d’opérationnalisation devant permettre de conduire au mieux l’industrialisation de notre pays à travers le mécanisme de l’import-substitution considérée comme une solution pour faire régresser la demande de biens importés», ajoute Amadou Hott. De son côté, Abdou Karim Fofana rappelle que les importations du Sénégal sont principalement constituées de produits pétroliers, de biens d’équipement, de produits alimentaires et de matériels pour les entreprises industrielles et agricoles. «L’importation de denrées alimentaires en représente une part non négligeable. Si, par exemple, la production céréalière est passée, en dix ans, de 2 millions de tonnes à 3,6 millions de tonnes, nous positionnant à 400.000 tonnes de l’autosuffisance, des limites liées à la compétitivité des entreprises locales viennent atténuer les effets de cette belle performance. En effet, plus que jamais, le mot d’ordre consiste à faire en sorte que nos entreprises transforment sur place nos produits. Ces produits à valoriser afin que définitivement, entre autres, la vallée du fleuve soit le grenier rizicole du pays, le Saloum et le Baol son bassin arachidier constamment revivifié et la vallée de l’Anambé sa corne d’abondance horticole», explique le ministre en charge du Suivi du Pse. Aussi a-t-il précisé que le gouvernement s’est engagé pour inverser cette tendance à l’importation, à travers la mise en œuvre du Pse, dans la réalisation d’un hub logistique et industriel régional devant accélérer le processus d’industrialisation du pays et permettre un accroissement durable du potentiel des exportations, une réduction des importations net la consolidation des moteurs de créations de richesse et d’emplois. L’étude a, en outre, classé les 100 premiers produits qui concentrent 51% de la valeur des importations du Sénégal en 2019 et qui sont regroupés dans dix secteurs stratégiques. Il s’agit entre autres des produits de l’agriculture et d’activités connexes ; des produits des industries extractives ; des produits agro-alimentaires ; des produits d’élevage et de la pêche ; des machines équipements et appareils électriques, etc. Ainsi la stratégie d’industrialisation qui porte sur la substitution de ces produits a été déclinée en trois phases dont la première phase concerne les biens de consommation qui font l’objet d’une production locale ; pour la seconde phase, les industries légères sont ciblées pour se substituer aux importations et créer des interactions avec les Pme/Pmi pour se doter en intrants. Il s’agit d’industries dont l’intensité capitalistique n’est pas très élevée ; et la troisième phase concerne les industries de production de biens d’équipements et celles nécessitant des investissements lourds. 
 
M. CISS
 
 
 
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