ASSASSINAT, FAUX ET USAGE DE FAUX: L’ancien militaire Abdoulaye Sidibé avait planté un coup de couteau à la gorge de son frère Boubacar Sidibé



 
 
Soi-disant qu’il a terni son image auprès de leur famille, Abdoulaye Sidibé alias Abdoulaye Cissé, ancien militaire âgé de 64 ans, a poignardé à la gorge son frère Boubacar Sidibé dit Dembo, en 2012, à Grand-Yoff. Accusé d’assassinat, faux et usage de faux dans un document administratif, pour s’être prévalu d’une seconde fausse identité, il est depuis 5 ans placé sous mandat de dépôt. Il comparaitra aujourd’hui devant la Chambre criminelle de Dakar où ses conseils comptent plaider la démence pour le tirer d’affaire. Les habitants du quartier d’Arafat de Grand-Yoff s’étaient réveillés dans la stupeur le 1er mai 2012. En effet, Cheikh Ahmadou Doumbouya informait les éléments de cette localité de l’état de son cousin Boubacar Sidibé, grièvement blessé et baignant dans une mare de sang dans sa chambre. Un transport effectué sur les lieux a permis aux agents de constater des traces de sang allant de l’entrée de l’immeuble jusqu’à la porte de la chambre de la victime. Dans la pièce, ils avaient découvert un couteau ensanglanté et une carte d’identité nationale établie au nom de Boubacar Sidibé. Après son transport à l’hôpital de Grand-Yoff, la victime décédera. Et le certificat de genre de mort établi par l’homme de l’art, le 2 mai, a fait état d’une hémorragie externe de grande abondance provoquée par une plaie du pédicule vasculaire jugulo-carotidien gauche, causée à l’aide d’une arme blanche pointue et tranchante.
Entendu à l’enquête préliminaire, le témoin Mamadou Bator Ndao a déclaré avoir vu la victime grièvement blessée et avoir utilisé un morceau de tissu pour arrêter le sang qui giclait et un autre pour lui nettoyer le visage tacheté de sang.
Entendue, Hawa Cissé, parente des deux antagonistes a narré que la victime s’était inquiétée auprès d’elle de l’état psychique d’Abdoulaye Sidibé et lui avait confié que ce dernier avait prétendu avoir été envoyé par des Guinéens pour le tuer. Cependant, elle n’avait pas remarqué un comportement anormal chez l’accusé. Toujours, les investigations avaient permis de savoir que l’accusé détenait deux identités à savoir celle d’Abdoulaye Sidibé, fils de Mamadou et Rougui Diallo et celle d’Abdoulaye Cissé, fils de Mamadou et d’Aissatou Cissé, chauffeur de taxi en Gambie. Et c’est avec cette dernière identité qu’il a servi dans l’armée sénégalaise jusqu’en 1996.
Lors des recherches, il a été trouvé par devers Abdoulaye Sidibé un gros lance-pierre et un couteau, identique à celui utilisé lors de la commission des faits. Interrogé, il a reconnu les faits soutenant que Boubacar Sidibé dit Dembo a terni son image en racontant à tous leurs parents qu’il lui avait offert la somme de 2000 F.
Au cours de l’instruction, Abdoulaye Sidibé a reconnu avoir volontairement assené un coup de couteau à Boubacar Sidibé sans intention de le tuer. Interrogé sur son état psychique, il a explicité qu’en 1993, alors qu’il était militaire en service au premier bataillon, il avait été victime d’une embuscade avec certains de ses camarades et que les rebelles du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) en avaient capturé 4 dont lui-même et en avaient tué 2 sous ses yeux. Et qu’il ne doit sa survie qu’à son évasion. Il a aussi affirmé avoir été hospitalisé au camp militaire de Ziguinchor avant d’être transféré à Dakar et que, depuis lors, il ne cesse d’avoir des hallucinations.
Des lettres en date des 19 mai 2014 et 14 juin 2015 adressées au directeur de la Maison d’arrêt de Rebeuss rendaient compte de l’admission d’Abdoulaye Sidibé à l’hôpital psychiatrique de Thiaroye. Ces faits lui ont valu son renvoi devant la Chambre criminelle pour assassinat, parce qu’il a prémédité son acte. De plus, il avait isolé la femme de sa victime avant de le poignarder à mort. L’accusé a utilisé une arme pointue et tranchante, tout en visant la gorge, une partie sensible du corps. Et pour couronner le tout, il s’était enfui pour se soustraire à l’action de la justice. Sur le faux, il est détenteur d’une 2e carte d’identité et il a reconnu se l’avoir fait établir pour réduire son âge.
Fatou D.DIONE (Stagiaire)
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