ARRIVE EN LIBYE EN JANVIER DERNIER: Olivier Ndiaye, ancien défenseur de Niary-Tally, en terrain miné à Tripoli

Le joueur casamançais a signé début janvier dans un club de la capitale libyenne. Le championnat se poursuit dans le pays, malgré la situation tendue.



«Ma mère et mes deux grands-frères [son père est décédé il y a quelques mois] ont accepté que je réponde favorablement à l’offre du club d’Al-Ittihad», soutient aujourd’hui le défenseur de 23 ans. «Mais si ma mère avait dit non, je ne serai pas venu à Tripoli. Je me suis renseigné auprès de Vianney Mabidé, l’international centrafricain.Il m’a dit qu’il n’avait pas de problèmes particuliers. Ils m’ont  dit que je serai logé à l’hôtel Radisson, ultra sécurisé, et qu’un chauffeur serait à ma disposition», explique le joueur. A Tripoli, le joueur perçoit un salaire de 4000 euros par mois, hors primes et avantages en nature, soit un peu plus qu’au Maroc. «Quand je suis arrivé dans ce pays, en 2015, à Al-Hoceima [2015-juin 2017], je gagnais 1500 euros par mois, sans les primes. A Tétouan, c’était plus élevé, mais comme je n’étais pas toujours payé…».
Au Sénégal, Olivier Ndiaye, né à Brin en Casamance, était professionnel à Niary-Tally en Ligue 1, dans un championnat certes professionnel, mais pas forcément rémunérateur. «Je gagnais environ 300 euros par mois avec quelques primes de match allant de 30 à 50 euros. Comme j’étais logé chez mes parents, je vivais correctement. Mais si on veut progresser et mieux gagner sa vie, il faut s’exiler». A Tripoli, le joueur limite au maximum ses déplacements. Un soir, alors que tous ses coéquipiers avaient été conviés à un dîner organisé par le capitaine de l’équipe, le Sénégalais et Cie sont arrêtés par une patrouille de la police tripolitaine. «Nos passeports étaient au club, se souvient Olivier Ndiaye. Allez expliquer que vous êtes des joueurs d’Al-Ittihad… Heureusement, un collègue libyen est passé par là et a appelé le président du club, qui a arrangé les choses». Ce dernier est l’un des responsables de la sécurité dans la capitale. La nuit, parfois, les Tripolitains sont réveillés par le crépitement des armes. «Au début, on m’a dit que c’était pour célébrer des mariages», raconte-t-il, à moitié convaincu par l’explication, mais qui dit se sentir plutôt bien dans son nouvel environnement. La plupart des déplacements dans le pays se font sous protection policière.

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