
Le mouvement Y’en a marre et la plateforme F24 mobilisent leurs moyens pour faire face «aux dérives» du régime du Président Macky Sall. C’est l’incarcération de Aliou Sané, coordonnateur de Y’en a marre et vice-coordonnateur du F24 envoyé en prison qui constitue la goutte qui a fait déborder le vase.
Au lendemain de l’arrestation du coordonnateur du mouvement Y’en a marre, ses collaborateurs accompagnés de membres du mouvement F24 ont appelé les populations éprises de justice à se mobiliser pour la libération de Aliou Sané. Face à la presse, les deux entités ont d’abord fustigé cette arrestation qu’il considère comme arbitraire et injuste. Malal Talla revient sur le dossier. «Il a été interpellé le 29 mai lorsqu’il voulait se rendre au domicile de Sonko. Le juge a refusé de placer Aliou Sané sous mandat de dépôt sur la base de données qu’il avait en sa possession. Une semaine après, le procureur a interjeté appel auprès de la chambre d’accusation qui a accéléré le dossier».
Face à cette situation les Y en a marristes appellent la population à s’approprier la lutte démocratique. C’est Thiat qui engage le combat. «Il est super bien portant en prison. Il demande que la lutte continue, que le combat continue. Pour faire honneur aux détenus arrêtés arbitrairement, nous nous devons de continuer le combat dans la légalité, pacifiquement», lance-t-il.
Me Abdoulaye Tine, ui, dénonce cette arrestation. «Il n’y a aucune matérialité des faits qui motive le réquisitoire du parquet. Ce régime est dans une logique de non droit. Cette arrestation n'est autre qu'une tentative de décapiter le mouvement. Les jours à venir, nous enclencherons une autre forme de lutte populaire qui sera une mobilisation massive, démocratique, s’il n’arrête pas ses provocations, qui pourront lui imposer un départ anticipé au pouvoir», prédit l’avocat.
Fou malade de manifester sa colère : «on ne peut pas vivre comme ça, accepter des injustices de la sorte. Il a été arrêté parce qu’il représente cette jeunesse qui dit non. Le mouvement mènera le combat jusqu’à ce qu’Aliou Sané retrouve la liberté. Ce pouvoir cherche à étouffer des voix alternatives. Emprisonner Aliou Sané, c’est restreindre la liberté d’expression d’une certaine frange de la société. Aliou Sané parle pour les opprimés. Il est important que le petit peuple se mobilise pour dire non», fait-il savoir.
les hôtels refusent de recevoir une réunion ou rencontre de F24
A son tour, Mamadou Mbodj, coordonnateur de la plateforme F24, dénonce les interdictions de manifestations, de réunions et d'opinions. «Le F24 a reçu hier sa huitième interdiction de manifestation. Les prisonniers sont arrivés au nombre de 1200. Tous les hôtels refusent de recevoir une réunion ou rencontre de F24. On n’a aucune possibilité de tenir une réunion quelque part. Il y a des dérives autoritaires dans ce pays contre lesquelles il faut qu’on s’élève. Une pétition pour sa libération sera lancée», regrette-t-il.
Baye Modou SARR