ARRESTATION DU GYNECOLOGUE, DE L’ANESTHESISTE ET DE L’INFIRMIER DU CENTRE DE SANTE DE KEDOUGOU:Le Satsus demande aux techniciens supérieurs en anesthésie réanimation exerçant à Tamba et Kédougou de déserter les blocs opératoires



 
Suite à l’arrestation du gynécologue Léon Mbada Faye et deux de ses collaborateurs du centre de santé de santé de Kédougou, suite au décès en couches de Mamy Doura Diallo et de son bébé, le Syndicat autonome des techniciens supérieurs de santé (Satsus) a demandé à tous les techniciens supérieurs en anesthésie réanimation exerçant dans la zone de Tamba et Kédougou, sans couverture d’un médecin anesthésiste réanimateur, de cesser toute activité au bloc opératoire jusqu’à nouvel ordre. L’Association sénégalaise des gynécologues-obstétriciens (Asgo) de son côté, dénonce une arrestation abusive du gynécologue avant de menacer la presse. 
 
 
 
L’arrestation du gynécologue Léon Mbada Faye, de l’anesthésiste Abdou Aziz Dioum et de l’infirmier Bakary Diakhaté par les gendarmes de la brigade territoriale, suite au scandale survenu au centre de santé de Kédougou avec le décès en couches de Mamy Doura Diallo avec son bébé, dans des conditions atroces, n’en finit pas de faire des vagues. En effet, même si l’indignation populaire est loin de s’estomper, le Syndicat autonome des techniciens supérieurs de santé (Satsus) a décidé de voler au chevet de ses collègues en garde-à-vue. Ainsi, dans un communiqué laconique qui n’a nullement fait allusion au drame à l’origine de ces arrestations, le syndicat invite tout de même ses membres à déserter les blocs opératoires. «Nous demandons à tous les techniciens supérieurs en anesthésie réanimation exerçant dans la zone 6 (Tamba et Kédougou) sans couverture d’un médecin anesthésiste réanimateur de cesser toute activité au bloc opératoire aujourd’hui (Ndlr : hier) à partir de 17 heures jusqu’à nouvel ordre», lit-on dans le communiqué signé du secrétaire général du Satsus, Farba dit Ibrahima Ndiaye.
 
L’Asgo en phase avec le gynécologue Dr Faye et menace la presse
 
Dans cette dynamique de tirer leurs collègues de cette machine judiciaire en passe de s’emballer, l’Association sénégalaise des gynécologues-obstétriciens (Asgo) a essayé, également dans un communiqué, de laver à grande eau leurs collègues dans cette affaire. Seulement, l’Asgo semble se tromper de cible et fait dans la menace. «L’Asgo s’engage à poursuivre tout organe de presse pour propos diffamatoires à l’endroit des gynécologues-obstétriciens dans l’exercice de leur fonction», intimide la vice-présidente de l’Asgo. Si c’est une tentative de museler la presse dans cette affaire retentissante, c’est peine perdue. Auparavant, l’Asgo, contrairement au Satsus, est revenue sur les faits à l’origine de l’arrestation de leur collègue gynécologue. «Le Dr Mbada Faye et son équipe, après avoir reçu Mme Diallo et évalué la situation clinique, ont pris la décision appropriée en de telles circonstances. Ladite prise en charge a fait recourir le Dr Faye à une technique obstétricale connue : l’embryotomie. L’ensemble des gynécologues-obstétriciens du Sénégal renouvellent leur soutien à leur collègue qui officie à des milliers de kilomètres de Dakar dans des conditions de travail extrêmement difficiles. Nous témoignons de sa rigueur scientifique, de sa probité ainsi que de son dévouement», relève le communiqué qui bénit la démarche de leur collègue.
 
L’Asgo dénonce l’arrestation abusive de Dr Faye
 
L’association attend les développements de l’arrestation de leur collègue pour décider de porter la réplique adaptée à la situation. En attendant, elle dénonce l’arrestation du Dr Faye qu’elle juge abusive. «Dr Faye est régulièrement domicilié dans la ville et présente toutes les garanties de représentativité», relève le communiqué pour justifier sa remise en liberté. Aussi, l’association rappelle que les praticiens sont tenus à l’obligation de moyens et non de résultats. Néanmoins, l’association n’a pas manqué de s’incliner devant la mémoire de la défunte et de son enfant et exprime toute sa compassion à l’endroit de sa famille et de ses proches. «Que Dieu le Tout-Puissant les accueille dans son plus haut des Paradis et donne de la force et du courage à sa famille pour endurer le vide laissé par leur disparition», implore la présidente de l’Asgo.
 
M. CISS
 
 
LES ECHOS

Dans la même rubrique :