APRES-MATCH: Enfin, une étoile !



 
Le football n’est pas une science exacte, il n’est pas mathématique, mais c’est plutôt un gros gisement d’émotions, surtout lorsqu’une équipe qui court derrière une première étoile a en face une autre qui en a épinglé sept. Le néophyte étant tout de même désignée, comble du paradoxe, meilleur de la classe depuis 38 mois, ses supporters y ont donc cru dur comme fer. Et c’est arrivé. Enfin. Le rêve devient réalité et toutes les émotions affleurent, explosent même à la surface des visages. Joie béate pour certains, larmes de joie pour d’autres, palpitations et risque d’infarctus pour les plus faibles ; mais tous libérés d’une pression au long cours, qui a été présente à chaque campagne et s’est jusque-là toujours terminée par un flop, une grosse déception. Caire 86, Bamako 2002, Caire 2019, ont été des symphonies inachevées, des rendez-vous ratés à cause d’un rien, d’un grain de sable émotionnel et mental. Alors, cette fois, les Lions se sont auto galvanisés, prenant sur eux-mêmes d’aller au bout, sans flancher, sans écart comportemental, sans dispersion, mais restant concentrés sur leur sujet avec en ligne de mire un objectif, un seul, le trophée. Pari réussi, rien à dire ! Bravo donc au coach Cissé, à son staff et à tout l’encadrement technique et administratif. Car la logistique très rodée dorénavant est restée toujours à la hauteur tout au long du parcours. Ces petits détails de primes n’ont jamais pollué la tanière. Chapeau à la Fédé et au ministère. Les joueurs, ceux sur le terrain comme les autres en chasuble, ont tous fait preuve d’une solidarité de fourmis, s’épaulant les uns les autres et partageant l’effort qui a été payant au bout. Voilà donc une incongruité d’effacée, la première équipe du continent a enfin gagné un trophée. Une victoire méritée, parce que traduisant un travail de longue haleine. Le coach n’a jamais voulu faire de cette victoire un objectif affiché, vu les aléas d’une compète telle que la Can. Sa prudence et son humilité ont produit l’efficacité chez les joueurs qui ne sont jamais enflammés.
Maintenant, il faut jouir de cette consécration tout en restant lucide. Le repos du guerrier avant les prochaines batailles, sur le chemin du Mondial Qatar 2022 dont on aperçoit au loin les lampions, se dressent face aux Lions des Pharaons des plus revanchards.Une double confrontation pour une place à la grand-messe du foot planétaire. L’apothéose devra être minutieusement préparée au Stade du Sénégal, après une opération commando sur les rives du Nil. En attendant, la fête continue.
Mansour KANE
 
LES ECHOS

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