Après avoir offert à son épouse Maïmouna Sow 49% de ses parts d'actions dans l'une de ses sociétés en guise de «takku dënn», l'homme d'affaires Alé Guèye Sène l'a traînée hier devant le juge des flagrants délits de Dakar pour abus de confiance portant sur la somme de 19,5 millions F Cfa. Cette dernière, en liberté provisoire, risque 3 mois ferme de prison.
Le mariage de Maïmouna Sow et d’Alé Guèye Sène est en train de voler en éclats. Ce couple s’est marié en 2012 et a eu des jumeaux avant de finir par divorcer en 2015. Deux (2) ans plus tard, ils se sont remis à nouveau ensemble et ont eu un garçon. Mais, ils ont encore eu un différend portant sur del'argent, une somme de 19,5 millions F Cfa. C'est pour cette somme qu’Alé Guèye Sène a traîné en justice son épouse Maïmouna Sow. Selon le plaignant, après avoir reçu la somme de 20 millions F Cfa issue de la vente de matériel qui se trouvait dans l'une de ses entreprises, il avait confié le montant de 19,5 millions F à sa femme. Mais, l'épouse a catégoriquement refusé de le lui restituer. C’est ainsi qu’il a sais Dame justice d'une plainte pour abus de confiance. Devant le juge des flagrants délits de Dakar, Maïmouna Sow a nié ces faits soutenant ainsi que cet argent leur appartient à elle et à son époux. Pour justifier la provenance de cet argent, cette commerçante, âgée de 42 ans et mère de 3 enfants, qui a comparu en liberté provisoire, a soutenu : «lorsque nous nous sommes mariés, nous sommes devenus partenaires dans une société où j'avais 49% des actions et lui les 51%. C'était une société de manutention basée au Mali. Mais, il a vendu une partie du matériel pour 20 millions. C'est suite à cela j'ai reçu cet argent des mains de Maniang Seck, son employé. Il ne me l'a ni prêté, ni confié, comme il le dit, car il est destiné à la construction de notre maison commune pour nos enfants. Donc cet argent n'est pas à lui seul, mais à nous deux. On s'était dit qu'on allait acheter un terrain pour construire une maison avant même l'arrivée de cet argent. Cependant, il ne fait que dilapider son argent en offrant des sommes par-ci et par-là. De ce fait, il n'arrivait pas assurer les dépenses de la maison. En plus de ça, on devait nous expulser puisqu'on vivait en location. Il m'a d’ailleurs traduite en justice pour abandon de domicile. En plus de ça, il m'a chassée de la maison, puis jeté mes affaires et traitée de prostituée,alors que j'étais à mon travail».
A laquestion de son avocat de savoir si elle compte rester dans son ménage, elle dit: «je suis sûre qu'on va divorcer et je ne pense même plus me remettre avec lui».
AléGuèyeSène dément sa femme
Partie civile dans la présente cause, Alé Guèye Sène a démenti son épouse. D'après lui, il est propriétaire au Mali d'une société qui a un capital de 500 millions F Cfa. Selon lui toujours,il a offert dans ladite société une part d'actions de 49% à sa femme Maïmouna Sow pour son «Takku Dënn». «Cette entreprise est à moi et à mes enfants aussi. J'ai 5 sociétés et elle est actionnaire dans l'une d’elles en guise de "Takku Dënn". Comme je suis avec elle, je lui ai dit que la société est un bijou de famille. Elle m'a alors demandé de lui confier les 19,5 millions. Comme c'était 20 millions, j'ai offert à ce dernier la somme de 500.000 F Cfa. Donc, elle me doit 19,5 millions. Elle m'avait confié qu'elle allait le déposer dans un compte. Mais quand je le lui ai réclamé ainsi que le reçu de versement, elle a refusé de s'exécuter. C'est là que j'ai appelé sa tante. Cette dernière lui a fait une injonction de me rendre mes sous, mais, elle a catégoriquement refusé. Idem lorsque son oncle est intervenu», a relaté le mari. Avocat de celui-ci, Me Bamar Faye a réclamé le montant de 25 millions de dommages et intérêts pour le compte de son client, Alé Guèye Sène. La représentante du procureur a pour sa part requis 3 mois de prison ferme contre la dame.
Avocat de la défense, Me Khoureichi Ba a indiqué que sa cliente a été conduite dans les conditions d'une humiliation totale. Car, précise-t-il, les gendarmes sont venus dans son quartier et l'ont conduite manu-militari devant le parquet. Soutenant ainsi que dans cette affaire, il n'y a pas d'abus de confiance, il a confié la mise en cause entre les mains du tribunal. Délibéré le 14 avril prochain.
Fatou D. DIONE