La malnutrition est un problème de santé publique dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Au Sénégal, 35% des adolescents sont sous-alimentés et 56% sont anémiques, selon BMC Nutrition, une revue qui examine des articles sur tous les aspects des sciences de la nutrition, y compris la nutrition en santé publique et les interventions mondiales, l'épidémiologie nutritionnelle, les fondements biologiques de la nutrition dans le corps, la nutrition clinique, la santé et la nutrition tout au long de la vie. Basé à Londres, BMC souligne qu’au Sénégal, bien que les aliments sains représentent plus de la moitié de leur apport alimentaire total, en moyenne, leur consommation quotidienne d'aliments malsains, ainsi que leurs apports en graisses et en sodium sont très élevés chez les adolescentes.
Dans les pays à revenu faible et intermédiaire (Prfi), la malnutrition est un grave problème de santé publique. Des changements majeurs dans les systèmes alimentaires dans ces pays les ont amenés à faire face aux deux extrêmes de malnutrition, notamment le surpoids, l'obésité et la dénutrition. Les adolescents sont particulièrement vulnérables à la malnutrition car ils connaissent une croissance rapide et des changements dans leur développement psychosocial. Environ 10% des enfants et des adolescents souffrent d'insuffisance pondérale tandis que 20% sont en surpoids ou obèses, mais en Afrique subsaharienne, ces proportions sont à 7 et 10% respectivement. Au Sénégal, la prévalence des adolescentes présentant une insuffisance pondérale (IMC < 18,5) est beaucoup plus élevée à 35%, tandis que 7% sont en surpoids ou obèses (IMC ≥ 25,0). De plus, de nombreuses carences en micronutriments ont été trouvées chez les adolescents sénégalais, notamment en fer, calcium, zinc et vitamine A.
Malgré l’avis de nombreux chercheurs et organisations internationales soulignant la nécessité de donner la priorité à la nutrition des adolescents, jusqu'à présent, les données sur l'apport alimentaire pour cette population restent rares. Le Fonds des Nations-Unies pour l'enfance a également réitéré la nécessité de collecter des données sur l'alimentation des adolescents afin de mieux comprendre leurs habitudes alimentaires, car ces informations sont nécessaires pour aider à concevoir des interventions nutritionnelles appropriées et efficaces. Ainsi, cette étude visait à décrire les apports alimentaires et les comportements alimentaires des adolescentes âgées de 14 à 18 ans fréquentant deux collèges de la région de Dakar. Plus précisément, cette étude a examiné leurs apports en énergie, en fibres, en macro et micronutriments, a décrit les types et la qualité des aliments qu'ils consomment et a évalué certains comportements alimentaires clés. De plus, les différences dans les apports alimentaires entre les jours de week-end et les jours de semaine ont été étudiées étant donné que les adolescents passent une grande partie de leur temps à l'école pendant les jours de semaine, les exposant ainsi à un environnement alimentaire différent de celui de leur foyer.
Risque d’hypertension en grandissant
L'étude a montré que l’apport moyen en sodium les jours de week-end et de semaine était bien supérieur à la limite de 2 g recommandée par l'Oms et la Fao. Les deux tiers des adolescents ont des apports supérieurs à ce seuil. Semblable à l'apport en matières grasses, l'apport élevé en sodium peut être attribué à la consommation de fast-foods et de certains condiments. De plus, 93% des adolescents prenaient au moins un repas à l'extérieur de leur domicile, qui est généralement le déjeuner pendant les jours d'école. Cela peut expliquer en partie l'apport en sodium plus élevé pendant les jours de semaine. Ce repas consistait le plus souvent en un sandwich préparé avec du pain et une sauce à l'oignon (préparée avec des cubes de bouillon qui contiennent de grandes quantités de sodium), auxquels étaient ajoutés de la viande, des pois verts, des frites ou du maquereau en conserve. Cette consommation excessive et chronique d'aliments et de plats riches en sodium est particulièrement inquiétante compte tenu du risque accru d'hypertension plus tard dans la vie.
Comportements alimentaires
Malgré des différences dans les apports en zinc, calcium et sodium entre les jours de week-end et les jours de semaine, aucune différence n'a été observée pour les groupes d'aliments. Il est possible que les augmentations légères (bien que non significatives) de la consommation de céréales, de lait, de produits laitiers et de condiments aient été suffisantes pour avoir un impact sur ces apports. Cela aurait pu conduire à des différences statistiquement significatives pour ces nutriments, mais pas pour les groupes d'aliments.
Les résultats ont montré que les céréales/racines/tubercules et les bananes plantains étaient le principal groupe d'aliments consommés par les adolescents et que le riz était l'aliment le plus consommé dans ce groupe. Ce constat n'est pas surprenant car le riz est l'aliment de base au Sénégal. Il n'était pas rare que de grandes quantités de riz blanc (jusqu'à 750 g par repas) et de pain soient consommées quotidiennement au déjeuner et/ou au dîner. Compte tenu des grandes quantités de plats à base de céréales consommés, ces aliments apportaient une quantité importante de calories à l'alimentation des adolescents. Il convient de noter que le riz et le pain ont tous deux été classés dans la catégorie des aliments sains dans l’étude. Par conséquent, il est très probable que ces aliments ont contribué à la conclusion selon laquelle les adolescents consommaient plus d'aliments sains que malsains
BMC démontre que la nutrition des adolescents mérite plus d'attention étant donné la mauvaise qualité de leurs apports qui peuvent les exposer à un risque de malnutrition et de développer une obésité ou d'autres maladies chroniques plus tard dans la vie.
Samba THIAM