ANTOINE DIOME ET LE RÉTROPÉDALAGE DE L’OPPOSITION SUR LE CONSENSUS ISSU DU DIALOGUE: «Je peux comprendre qu’en football on ait des contre-pieds, mais je me rends compte qu’en politique, ça l’est davantage»



 
 
Le ministre de l’Intérieur, Antoine Diome, dans ses réponses, est revenu sur le protocole additionnel de la Cedeao relatif à la bonne gouvernance et à la démocratie qui, de l’avis du député Mamadou Lamine Diallo, n’a pas été respecté. C’est pour respecter ce protocole, explique le ministre, que nous avons appelé aux concertations. «Le protocole prévoit dans les six mois précédent une élection qu’aucune réforme substantielle de la loi électorale ne peut intervenir sans le consentement d’une large majorité des acteurs. C’est ce qui nous a amenés à appeler les uns et les autres autour d’une table pour essayer d’aboutir autour d’un consensus qui, on l’espérait, était acquis», indique Antoine Diome. Seulement, durant les débats, l’opposition, dit-il, a estimé que ceux qui l'ont représenté n’avait pas de mandat et a, dans la foulée, remis en cause le consensus trouvé lors du dialogue. «Apparemment, si on devait faire le point sur ceux qui ont composé les différents pôles lors du dialogue, on se rendrait compte que ce qui semble apparent, c’est qu’il y a eu une rétractation, un changement de pied ou même un rétropédalage des différentes positions. Je peux comprendre qu’en football, de temps à autre on ait des contre-pieds et des changements de pied ; mais je me rends compte qu’en politique ça l’est davantage», raille le ministre de l’Intérieur.
 
Les méthodes de concertation obéissent à une tradition 
 
A ceux qui remettent en cause la démarche lors du dialogue, le ministre de l’Intérieur rappelle que les méthodes de concertation obéissent à une tradition fortement ancrée au Sénégal. «Le cadre de concertation qui sert de lieu d’échanges entre les acteurs politiques est un cadre permanent et qui est convoqué au lendemain de toutes les élections générales. C’est en 2007 qu’a émergé le pôle des non-alignés en plus de l’opposition et de la majorité. Il ne s’agit pas, pour toute l’administration confondue, encore moins pour le ministre de l’Intérieur, de prendre en considération les coalitions qui, par définition, ont une existence liée à des périodes électorales. Ce qui est possible de retrouver, c’est un pôle de la majorité, des acteurs qui font partie de l’opposition ou un groupe qui ne se retrouve ni dans l’opposition ni dans la majorité et qui a pris la dénomination de non alignés. A partir de ce moment, si nous devons inviter à des concertations devant donner lieu à un consensus, ce que nous devons faire, c’est de nous adresser au coordonnateur connu de ces différents pôles», explique Antoine Diome qui est également revenu sur les différentes étapes qui ont conduit à l’adoption de ce projet de loi.
 
M. CISS
 
LES ECHOS

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