Le collectif And SammJiko Yi entend poursuivre le combat pour la criminalisation de l’homosexualité après avoir dénoncé la posture du bureau de l’Assemblée nationale qui, à en croire le coordonnateur dudit collectif, a outrepassé ses prérogatives en rejetant la proposition de loi. Il n’a pas manqué de lier la défaite de la majorité au blocage de cette proposition de loi. Pire, le collectif accuse le bureau de l’Assemblée d’avoir du mépris à l’égard des chefs religieux signataires de cette proposition de loi.
Face à la presse, hier, le collectif « And SammJiko Yi » ne décolère pas dans son combat pour la criminalisation de l’homosexualité suite au rejet de la proposition de loi y afférente par l’Assemblée nationale. Outre le combat pour la criminalisation de l’homosexualité et l’arrêt de la mise en œuvre de l’agenda Lgbt, « And SammJiko Yi » a décidé de s’investir pour redonner à l’institution parlementaire son indépendance. A cet effet, le coordonnateur du collectif a annoncé un grand rassemblement national le 20 février prochain à Dakar et sur toute l’étendue du territoire national. « Que chaque citoyen tire les conclusions de ce blocage, en mesure les lourdes conséquences et prenne ses responsabilités. A la lecture des résultats des locales 2022, on peut aisément établir le rapport entre la défaite de la majorité et le blocage de la proposition de loi ; chose plutôt prévisible. Tant que les élus continueront à dénier au peuple leurs droits consacrés par la Constitution qu’ils n’espèrent point obtenir d’eux ce qu’ils sollicitent. La lutte ne fait que commencer et se poursuivra jusqu’à ce que la volonté du peuple reste la seule et unique priorité dans la chose publique », avise Ababacar Mboup, coordonnateur de And SammJiko Yi. Non sans inviter les Sénégalais à revoir leur perception de l’institution parlementaire. « Depuis l'indépendance, celle-ci n'a jamais vraiment été au service exclusif du peuple et de ses intérêts. Elle a presque toujours servi de caution démocratique à un exécutif acquis au service des pays et de groupes étrangers. Nous aurons vraiment rompu avec l'esclavage, la colonisation, le néocolonialisme et toutes ses formes nouvelles de servitude que quand nous aurons enfin une Assemblée d’hommes et de femmes exclusivement fidèle au peuple et uniquement soucieux de défendre les intérêts et leurs valeurs », ajoute Ababacar Mboup.
Le bureau de l’Assemblée nationale taxé d’avoir du « mépris » à l’égard des chefs religieux
Revenant sur le rejet de la proposition de la loi criminalisant l’homosexualité, le coordonnateur de And SammJikko Yi estime que le bureau de l’Assemblée nationale, en violation de l’article 60 du règlement intérieur, a outrepassé ses prérogatives en statuant sur l’opportunité de la proposition de loi alors qu'il ne lui revenait qu’à vérifier si cette dernière n'a pas d'incidence financière. « Cette proposition de loi a été bloquée par neuf personnes, c'est tout simplement inacceptable. Neuf personnes ont violé les lois du pays et le règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Ils ont outrepassé leurs prérogatives en s'arrangeant des compétences qui ne sont pas les leurs et ont osé dire non à des millions de Sénégalais que l’Assemblée nationale est censée représenter. Neuf personnes ont montré tout le mépris qu’ils ont vis-à-vis de nos vénérables chefs religieux et coutumiers qui sont tous des parties prenantes de la proposition de loi. Neuf personnes ont dénié à leurs collègues de la plénière le droit de se prononcer sur une proposition de loi qui leur est faite par leurs mandants », charge le coordonnateur de And SammJiko Yi qui rappelle que le bureau de l’Assemblée nationale, par cette décision, a indiqué clairement sa totale soumission à l’exécutif. Plus grave, c’est 9 personnes, en s’alignant sur la position de l'exécutif, dit-il, prouvent qu'elles mettent les intérêts de certains lobbies des pays occidentaux au-dessus de ceux de notre peuple et de notre pays. « Les Sénégalais ne sont pas dupes. Ils savent qu'il ne s'agit nullement de s’en prendre à des gens qui auraient un comportement efféminé et de stigmatiser tel ou tel autre individu parce qu'il ne se serait pas conformé à la norme dans son mode de vie. C’est plus sérieux que cela. Il s'agit de stopper la mise en œuvre de l’agenda Lgbt que l’Onu et les forces occultes qui lui sont alliées veulent imposer au reste du monde », précise Ababacar Mboup.
M. CISS