AMADOU BA, SUITE AUX ACCUSATIONS DU GOUVERNEMENT «Je n’ai jamais falsifié les statistiques budgétaires»




 
 
«Aucune écriture ne peut m'être imputée dans quelque gestion frauduleuse ou malversation que ce soit… Je n’ai jamais falsifié les statistiques budgétaires», a lancé la tête de liste de la coalition Jamm ak Njariñ lors d’une conférence de presse pour rétablir la vérité après les accusations du gouvernement. Mieux, Amadou Bâ révèle n’avoir jamais bénéficié depuis son arrivée aux affaires de terrain, appartement ou villa. Sur la vision Sénégal 2050, il relève des similitudes, ce qui n’est que la suite du Pse.
 
 
 
C’est à la Maison du parti socialiste que la tête de liste de la coalition Jamm ak Njariñ, Amadou Ba, a convié à une conférence de presse en présence des membres de ladite coalition, dont le secrétaire général du Ps, Aminata Mbengue Ndiaye. D’emblée, il accuse le nouveau régime de faire du surplace, du pilotage à vue, le tout sur fond de promesses sans lendemain. Une occasion aussi pour l’ancien candidat malheureux à l’élection présidentielle de mars 2024, de répondre aux accusations dont il est l’objet de la part du chef du gouvernement pour rétablir, dit-il, la vérité. « Au lieu de s’attaquer aux vrais défis, l’équipe actuelle préfère la menace, l’intimidation et la division. Le pouvoir ne s’exerce pas dans la peur ou la contrainte. En république et en démocratie, le pouvoir s’exerce par la persuasion et non par la terreur», sermonne Amadou Ba.
 
«Aucune écriture ne peut m'être imputée dans quelque gestion frauduleuse que ce soit»
 
Poursuivant, il ne manque pas de se laver à grande eau concernant ces accusations. «Tout au long de ma carrière, j’ai toujours servi le Sénégal avec rigueur, transparence et intégrité. Aucun acte, aucune écriture ne peut m'être imputé dans quelque gestion frauduleuse ou malversation que ce soit. Et je le dis avec foi, fermeté et solennité : je n'ai jamais été épinglé dans aucun rapport d'audit. Aujourd'hui, certains m’accusent sans apporter la moindre preuve concrète. Il est facile d’accuser sans fondement, mais la vérité demeure : je n’ai jamais falsifié les statistiques budgétaires», fait remarquer l’ancien ministre de l’Economie et des Finances, avant de poursuivre : « il m’a été reproché des faits prétendument couverts par un rapport d’audit sur la période 2019-2023. Je tiens à rappeler une évidence : de 2019 à 2023, je n’étais plus ministre des Finances. Mon passage au ministère des Finances s'est terminé le 6 avril 2019. Alors, que l’on m’explique : comment pourrais-je être tenu pour responsable de faits qui se sont produits à une époque où je n’étais pas aux commandes du ministère des Finances ?», s’interroge-t-il.
 
 
 
«Aucun terrain, aucun immeuble, aucun appartement, aucune villa de l’État ne m'a été cédé, attribué ou octroyé»
 
Dans cette dynamique de clarifier les choses, Amadou Ba d’ajouter : «depuis mon entrée dans le gouvernement, en septembre 2013, aucun terrain ne m'a été attribué, aucun immeuble, aucun appartement, aucune villa de l’État ne m'a été cédé ou octroyé sous quelque forme que ce soit. Ces accusations d’accaparement de biens publics me concernant sont injustifiées. Elles relèvent de la pure calomnie et du dénigrement. Je n’ai jamais détourné les biens de l’État, ni failli à ma mission de service public», jure la tête de liste de Jamm ak Njariñ. «J'ai toujours respecté la loi et les principes de justice et j’exige que ces principes me soient également appliqués», menace le candidat à la députation.
 
 
 
 
Fonctionnaire milliardaire ?
 
Dépeint comme un fonctionnaire milliardaire, Amadou Ba se veut clair : «Je ne possède pas la richesse qu’on me prête et je n'en ai nullement besoin», précise-t-il. Cependant, il est d’avis que son parcours, son travail acharné et sa compétence lui ont permis de bien gagner sa vie. «J’ai gravi les échelons au mérite, depuis mes débuts comme Inspecteur des Impôts, jusqu'à mes fonctions de Chef du Centre des grandes entreprises, de Directeur des Impôts, avant de devenir le Directeur général des Impôts et des Domaines, pendant sept ans. Ensuite, j'ai eu l'honneur de servir notre pays comme Ministre de l'Économie, des Finances et du Plan, pendant six années, puis comme ministre des Affaires étrangères et enfin comme Premier ministre. Dans chacune de ces fonctions, j'ai toujours mis l'intérêt du Sénégal au-dessus de tout. J'ai formé des générations d’Inspecteurs des impôts, dont l’actuel Premier ministre. Et quand l’actuel président de la République sortait de l’École nationale d’administration, j'étais déjà le Directeur général des Impôts et des Domaines. Naturellement, mon parcours m’a permis de percevoir des revenus proportionnels aux responsabilités exercées», explique l’ancien Pm, qui invite ses détracteurs au pouvoir à publier les revenus qu’ils ont perçus tout au long de leur carrière. «Ils ont accès aux informations concernant mes propres revenus, disponibles à la Solde et à la Direction générale des Impôts et des Domaines. Qu'ils les publient tous ! Le peuple sénégalais mérite de connaître la vérité, sans ambiguïté ni manipulation», lance Amadou Bâ selon qui «gouverner, ce n'est pas accuser. Gouverner, c'est décider et agir. Gouverner, ce n’est pas affabuler. Gouverner, c’est donner l’exemple».
 
«Il ne faut pas leur donner une majorité à l’Assemblée nationale»
 
Face à cette situation préoccupante qu’il peint du pays, Amadou Ba est d’avis que nous sommes à un moment crucial de notre histoire. «Les populations doivent reprendre le pouvoir, car il leur appartient. Il est essentiel de ne pas permettre au pouvoir actuel de monopoliser tous les leviers de décision. Il ne faut pas leur donner une majorité à l’Assemblée nationale. Le Sénégal a besoin d’une représentation forte, indépendante et capable de proposer des alternatives solides pour sortir de l’impasse actuelle. Nous avons l’occasion historique d’apporter des correctifs pour une trajectoire apaisée et réussie de notre nation. Les prochaines élections législatives nous en donnent l’opportunité», précise la tête de liste de Jamm ak Njariñ.
 
Moussa CISS
 
 
 
 
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