ALY NGOUILLE NDIAYE: «Les sanctions pour les bavures policières peuvent aller de la sanction simple à la radiation, voire même l’emprisonnement»



 
 
La police compte désormais 1910 nouvelles recrues. En effet, la 44e promotion de l’Ecole nationale de police a prêté serment, hier, devant autorités et parents. Le ministre de l’Intérieur, qui présidait la cérémonie, après avoir félicité les récipiendaires, a tenu à les conscientiser sur leur mission et le sens de leur engagement. Il les exhorte à leur devoir de protéger, mais aussi à cultiver l’exemplarité et l’excellence durant toute leur carrière. Interpellé sur les bavures policières qui sont de plus en plus récurrentes, le premier flic du Sénégal soutient que ces actes ne sont pas cautionnés, car ils peuvent avoir pour conséquence une sanction simple, une radiation ou même un emprisonnement.
 
1910 nouvelles recrues ont officiellement intégré les rangs de la police, hier. Cette promotion est composée de 51 commissaires, 21 élèves officiers de police, 301 élèves sous-officiers dont un décédé et 1537 agents de police. Selon Aly Ngouille Ndiaye, l’effectif de cette promotion, sans précédent dans l’histoire de la Police nationale, va renforcer substantiellement les moyens humains de la police, pour lui permettre de mieux prendre en charge les demandes en matière de sécurité de plus en plus pressantes. «Les efforts de recrutement massif des fonctionnaires de police et de policiers auxiliaires dont la 6e génération composée de 1000 jeunes est en cours de constitution, seront poursuivis dans les années à venir, de manière à permettre d’atteindre dans un avenir proche le niveau standard requis en termes de ratios de sécurité intérieure des populations», révèle le ministre de l’Intérieur.
 
 
Aly Ngouille Ndiaye invite les policiers à s’appuyer sur le respect des règles de déontologie et de discipline
 
 
 
A l’en croire, tous ces efforts du gouvernement visent à accompagner les forces de sécurité, particulièrement la Police nationale, dans cette mission régalienne de l’Etat qui consiste à assurer et à garantir la sécurité des personnes et de leurs biens. «La présence de plus en plus visible des policiers en uniforme dans la rue est à saluer, en ce sens qu’elle contribue à mieux rassurer les populations. Ainsi, j’encourage la Police nationale à continuer à être plus proche de la population, qu’elle a le devoir de protéger tout en suscitant sa confiance et son respect. Ainsi, je vous exhorte à cultiver l’exemplarité et l’excellence durant toute votre carrière, en vous appuyant sur le respect des règles de déontologie et de discipline, ainsi que les valeurs qui fondent l’exercice de votre profession», déclare M. Ndiaye.
 
La police sanctionnera chaque fois qu’un cas de bavure se présentera
 
 
Interpellés sur les bavures policières, le ministre de l’Intérieur comme le directeur de l’Ecole de police ont déploré ces actes. Selon Aly Ngouille Ndiaye, les bavures policières ne sont pas plus récurrentes, mais plutôt plus exposées au vu et au su de tout le monde, grâce aux réseaux sociaux. «Les époques ont changé, avec les réseaux sociaux, tout comportement déviant d’un membre des forces de l’ordre peut être tout de suite filmé et partagé dans ces réseaux sociaux. L’essentiel, c’est que la police sanctionnera à chaque fois qu’un cas de ce genre se présente. De façon générale, ces actes de bavures ne sont pas approuvés, qu’ils soient d’un gendarme, d’un policier ou même un civil. Il existe différentes manières de sanctionner. Cela peut aller de la sanction la plus élémentaire à la radiation, voire même l’emprisonnement», renseigne-t-il.
 
Ousmane Guèye : «De temps en temps, il peut y avoir des bavures.  Mais, elles ne doivent pas être nombreuses»
 
 
Embouchant la même trompette que son patron, le directeur de l’Ecole de police et de la formation permanente estime que le travail du policier est de respecter les droits humains.  «De temps en temps, il peut y avoir des bavures.  Mais, elles ne doivent pas être nombreuses.  On a augmenté le quantum horaire sur les droits humains. On a aussi emmené d’autres formateurs sur la question, qui y sont en permanence, comme l’Observatoire national des droits de l’homme.  Nous en tant que formateurs, nous faisons notre devoir, notre rôle, c’est de former. Nous formons en fonction des besoins ; si les besoins sont évalués à tel niveau, nous apporterons la réponse nécessaire en matière de formation.  Mais ce qui se passe sur le terrain nous permet de démoduler notre chemin de formation», a fait savoir Ousmane Guèye. Avant de donner des conseils aux jeunes : «vous avez choisi un métier noble, exigeant et difficile. Il exige de vous d’être irréprochables en tout temps et en toute circonstance. Il vous faudra être irréprochables dans le port de l’uniforme, car elle symbolise la République et traduit l’expression d’une exigence vis-à-vis de vous-mêmes. Vous devez être également irréprochables dans vos rapports avec les populations, en adoptant des comportements et des attitudes dignes du respect qui vous est dû», avise-t-il.
Ousmane Guèye de conclure : «ce serment que vous venez de prêter devant la nation ne peut nullement être considéré comme un rituel de charabia. Il est l’expression de votre engagement de servir la nation sénégalaise avec honneur et loyauté. Un engagement qui vous impose un sens élevé du devoir et un esprit de sacrifice ; vous avez l’obligation de respecter votre serment pour demeurer dignes de la confiance que la nation a placée en vous et de l’héritage que vos anciens vous ont légué».
 
 
 
Ndèye Khady D. FALL/ Ansfati ISSIHAKA (Stagiaire)
 

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