AFFAIRES JUDICIAIRES CONTRE ADJI SARR ET MAME MBAYE NIANG : Ousmane Sonko dévoile le plan qui l’a amené à se bunkeriser à Ziguinchor




 
 
 
Ayant conscience de sa vulnérabilité à Dakar face à l’arsenal de répression policière du régime de Macky Sall, Ousmane Sonko révèle avoir confié à ses avocats que ses déboires judiciaires ne pouvaient être gagnés que sur le terrain politique. Ce qui l'a amené à aller se bunkeriser à Ziguinchor auprès des siens. Une stratégie, dit-il, qui a porté ses fruits parce que son objectif était de gagner du temps.
 
Pour la première fois, Ousmane Sonko se prononce sur la situation qu’il a vécue en 2023 à Ziguinchor et au pavillon spécial. Une stratégie de lutte politico-judiciaire qu’il a ficelée de bout en bout. «J’ai appelé Me Bamba Cissé après avoir eu écho du renforcement en moyens de répression policière qu’a fait le président Macky Sall. Ne pouvant pas faire face comme en 2021, je lui ai dit qu’il faut changer de stratégie. Il nous faut gagner du temps jusqu’à la présidentielle de 2024. Et si on les laisse dérouler, Pastef n’aura pas de candidat», fait-il savoir d’emblée.
Le Premier ministre de poursuivre : «je lui ai dit qu’il faut les pousser à procéder à un jugement par contumace. Il m’a dit que c’est impossible, parce qu’en matière criminelle la comparution est obligatoire. Il m’a demandé de comparaître, sinon ils vont décerner un mandat d’emmener et ils vont m’humilier. Je lui ai fait savoir que je réglerai la question à ma manière mais que je ne le lui dirai pas parce qu’il me faut le protéger», a-t-il confié.
Le leader de Pastef de révéler : «ce jour-là, à 22h, j’ai appelé mon chauffeur Amdy Ngom et un de mes gardes du corps, Petit Lamine Sonko, pour leur dire de se préparer parce qu’à 3h du matin, je dois aller quelque part. A 3h, nous avons pris un véhicule banalisé et après être sorti, je leur ai dit de prendre la direction Ziguinchor. Je savais que la résistance n’était plus possible ici à Dakar et il fallait gagner du temps. C’est la raison pour laquelle je me suis replié à Ziguinchorois».
Ousmane Sonko est revenu sur les grèves de la faim qu’il avait observées. «Même cette grève de la faim en prison n’était que stratégie pour gagner du temps. Chaque fois qu’ils faisaient des pressions sur la directrice de l’hôpital et sur le médecin pour que je sorte de l’hôpital, j’entamais une grève de la faim qui les empêchait de venir me chercher», laisse-t-il entendre.
 
Baye Modou SARR
 
 
 
 
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