En prison, attendant que le juge d’instruction du deuxième cabinet rende une décision sur sa demande de mise en liberté provisoire, Samuel Sarr garde un œil sur la société West African Energy (WAE) qui est d’une importance capitale pour lui. Pour ne pas que la société WAE sombre dans la faillite et pour sauver le projet d’installation d’une centrale électrique au Cap des biches et étant en conflit avec certains des actionnaires, en l’occurrence Moustapha Ndiaye et Serigne Abdou Dia, Samuel Sarr a saisi le juge des référés du Tribunal de Commerce par une assignation pour demander la désignation par le juge d’un administrateur provisoire avec des missions bien définies. L’affaire sera évoquée le 10 février prochain.
La société West African Energy (WAE) s’est engagée dans un projet d’installation d’un Central électrique au Cap des biches portant sur 300 MW financé à hauteur de 480 millions d’euros par des préteurs. Le projet, qui était jusque-là dirigée par Samuel Sarr, en vertu de ses compétences, est aujourd’hui en péril, du fait du conflit qui existe entre les actionnaires, né depuis 2023 et qui s’est soldé par une plainte de Moustapha Ndiaye actionnaire à hauteur d’un million d’euros soit 655 millions de nos francs. Cette plainte a valu aujourd’hui à Samuel Sarr, une inculpation pour abus de biens sociaux portant sur 8 milliards et un placement sous mandat de dépôt depuis le 22 novembre 2024. Pour un projet aussi important, qui est quasiment en phase de finition, avec tout l’enjeu que cela comporte, car elle est d’une capacité de 300MW soit 25% de la production de la Senelec, l’ancien ministre de l’Énergie, qui garde la prison, ne compte pas croiser les bras et laisser faire. Il a saisi le juge des référés du Tribunal de Commerce d’une requête aux fins de désignation d’un administrateur provisoire avec des missions bien définies.
Le juge des référés du Tribunal de Commerce saisi
En effet, Samuel Sarr demande au juge d’ordonner à l’administrateur qui sera désigné «d’accomplir les actes courants de gestion et d’administration, dans l’intérêt bien compris de la société West African SA et des différents actionnaire» ; «d’accomplir les obligations légales dès lors que les conditions sont remplies et que l’urgence le demande ». Mais, ce n’est pas tout. Toujours dans sa requête, celui qui a été désigné Directeur général de WAE demande au juge de confier encore comme mission à l’administrateur provisoire : de «ne prendre aucun acte de disposition cession, même ceux qui paraissent indispensables à la survie de la société WAE SA». L’affaire sera évoquée le 10 février prochain.
Par ailleurs, les conseils de Samuel Sarr se sont étonnés qu’autant ils ont investi 480 millions d’euros, les préteurs n’ont pourtant pas porté plainte contre leur client, mais que c’est plutôt un partenaire qui a investi un million d’euros soit la personne qui choisira d’ester en justice. Ils soulignent que, de 4 milliards de francs, le capital a augmenté aujourd’hui à 16 milliards de francs. Pour les conseils, on ne peut pas porter plainte pour abus de bien sociaux pour une société qui n’a pas encore commencé à produire. En sus, le rapport définitif de l’expert Alioune Touré a blanchi leur client, ont-ils précisé.
L’attitude du parquet déplorée par la défense
Ils l’ont souligné dans la requête la plainte déposée par leur client à l’encontre de Moustapha Ndiaye pour usurpation de fonction, car Samuel Sarr estime qu’au moment où il déposait la plainte, Moustapha Ndiaye n’était plus président du Conseil d’administration de la société. Aussi, l’attitude du parquet de donner une suite à la plainte de Moustapha Ndiaye et de mettre le coude, tout au moins de ne pas donner la même diligence à la plainte de leur client a été également déplorée par la défense de l’ancien ministre de l’Énergie. Le combat est manifestement loin d’être terminé.
Alassane DRAME