
La procédure qui lui vaut actuellement des déboires avec la justice, c’est du pipeau ; et elle ne tient pas la route. C’est la conviction de Samuel Sarr qui a posé un acte fort par le biais de ses avocats. En effet, Une requête aux fins de non-lieu total a été déposée sur la table du magistrat instructeur, pour son compte. Les conseils de l’ancien Directeur général de la West African Energy (WAE) ont invoqué plusieurs raisons. La défense s’est basée sur le rapport de l’expert Alioune Touré qui blanchit totalement son client, également sur les éléments de l’instruction, notamment les témoignages des autres partenaires de la société qui ne l’ont jamais accusé. Ce, entre autres motifs.
Sous mandat de dépôt depuis le 28 novembre 2024, pour abus de biens sociaux portant sur 8 milliards, Samuel Sarr estime qu’à ce stade de la procédure, qui est d’ailleurs quasiment bouclée, il n’y a aucune charge suffisante pouvant conduire à son renvoi devant une juridiction de jugement. Le non-lieu s’impose à ses yeux. Du coup, l’ancien Directeur général de la société West African Energy (WAE) a envoyé une requête, aux fins de non-lieu, au juge d’instruction du deuxième cabinet, en charge du dossier. Plusieurs motifs ont été invoqués.
Pour écarter le délit d’abus de biens sociaux pour lequel il a été inculpé, Samuel Sarr a d’abord fait appel aux dispositions de l’article 891 de l’Acte Uniforme sur les sociétés commerciales disant «le dirigeant social a, de mauvaise foi, fait des biens de la société un usage qu’il sait contraire à l’intérêt de celle-ci, à des fins personnelles ou pour favoriser une société dans laquelle il est intéressé directement ou indirectement». Or, souligne-t-il dans la requête, le rapport de l’expert-comptable, Maître Alioune Touré, a révélé que la société West African Energy n’a subi aucun préjudice financier. Ledit rapport l’a donc, au contraire, totalement blanchi. Il s’y ajoute, selon toujours les avocats, qu’il n’y a, après six mois d’instruction, aucun acte ou une déclaration qui soutient la thèse d’un bien social de la société WAE détourné à des fins personnelles et donc contraire à l’intérêt social, par Samuel Sarr. Selon toujours les robes noires, pour que le délit puisse être constitué, il faut que l’intention et la mauvaise foi, sur le détournement de l’intérêt social, soient établies. «Il est absolument inconcevable et même impossible que l’inculpé, qui a fait un montage financier de 283 milliards de francs Cfa pour la construction d’une Centrale électrique avec comme maitre d’œuvre Calik Energy, ait l’intention d’utiliser des biens sociaux de WAE à des fins personnelles, alors que le Project finance définit d’avance le moment et le bénéficiaire et la destination de chaque fond décaissé par un partenaire financier », mentionnent les conseils de l’ancien directeur de WAE.
Le rapport de l’expert et les témoignages des actionnaires partenaires financiers
Revenant sur les conclusions de l’expert Maître Alioune Touré, désigné par le juge d’instruction lui-même, la défense de Samuel Sarr explique qu’il lui a été également donné comme mission de rechercher et d’établir la responsabilité financière et comptable de l’ancien Directeur général de WAE, dans la gestion des fonds. Or, ce dernier a conclu que la non-conformité des procédures administratives et des pratiques comptables est marginale et ne doit faire l’objet de charge significative, car en définitive, il n’y a eu ni perte d’actifs, ni manque à gagner. Et ce n’est pas tout, selon les conseils de Samuel Sarr, tous les actionnaires et partenaires financiers ont été entendus et, outre le fait que personne (en dehors de Moustapha Ndiaye) n’ait voulu se constituer partie civile, aucun d’eux n’a assuré qu’il y a un détournement de l’intérêt social à des fins personnelles, de la part de Samuel Sarr. Tout compte fait, ils demandent le non-lieu totalement au profit de leur client qui, pour eux, a eu le mérite de concevoir un montage financier et donc d’aider à la réalisation d’une centrale électrique d’une capacité de 366 mégawatts dont le coût global est de 283 milliards qui a maintenant commencé à produire depuis le 5 mai dernier.
Alassane DRAME
APRÈS 6 MOIS EN PRISON
Samuel Sarr, libre, sous bracelet électronique
Le rapport de la professeure Maïmouna Ndour Mbaye a fait ses effets après 6 mois en prison. Le juge d’instruction du deuxième cabinet en a tiré les conséquences en rendant une ordonnance, par laquelle il a placé Samuel Sarr en liberté provisoire. Toutefois, il s’agit d’une liberté provisoire sous surveillance électronique. Samuel Sarr est ainsi placé sous bracelet électronique et il est également assigné à résidence. Il est ainsi sorti de prison.
A.D