L’affaire du leader de Pastef s’emballe. Constitués pour assurer la défense de Ousmane Sonko, Mes Demba Ciré Bathily, Khoureyssi Bâ et Cie n’ont pas attendu pour entrer en action. Ils annoncent déjà une plainte contre Adji Sarr. En sus, conformément aux déclarations de leur client, qui avait annoncé avant-hier qu’il ne déférerait à la convocation de la gendarmerie qu’une fois son immunité parlementaire levée par l’Assemblée nationale, le pool d’avocats a servi une réponse écrite au commandant de la Section de recherches pour l’inviter à se conformément aux dispositions de la loi.
Les avocats de Ousmane Sonko entrent dans la danse. Ils prévoient de déposer une plainte contre Adji Sarr. Convaincu que cette dernière fait partie d’une machination ourdie par Macky Sall et Cie, pour l’éliminer totalement du paysage politique, Ousmane Sonko souhaite poursuivre la fille qui, selon lui, l’a accusé gratuitement et a voulu ternir sa réputation. Le président de Pastef a juré la main sur le cœur n’avoir jamais violé la fille. Ce, tout en reconnaissant avoir fréquenté le salon pour se faire masser le dos.
Et ce n’est pas tout, conformément aux déclarations de leur client, avant-hier, qui avait laissé entendre qu’il ne déférera à la convocation de la gendarmerie qu’une fois son immunité parlementaire levée par l’Assemblée nationale, le pool d’avocats a écrit une lettre au commandant de la Section de recherches. En effet, à ce dernier, qui a envoyé une convocation au leader du Pastef pour hier lundi, Me Khouressy Bâ et Cie ont rappelé le statut de leur client : «nous vous rappelons toutefois que monsieur Ousmane Sonko est député l’Assemblée nationale du Sénégal et est régulièrement domicilié à son adresse sise à la Sicap Cité Keur Gorgui, villa R17», avant de l’inviter à se conformer aux dispositions de la loi : «en conséquence, nous vous serons gré de bien vouloir vous conformer aux dispositions combinées des articles 61 de la constitution et 58 de la loi organique portant règlement intérieur de l’Assemblée nationale».
Le président de la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar et le procureur de la République saisis
Cette lettre a été également envoyée au président de la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar, mais également au procureur de la République.
L’attitude des avocats de la défense se justifie, selon un des conseils, par le fait «qu’on est pas en situation de flagrance». «La situation où on fait sauter le verrou de l’immunité où on n’applique pas le bénéfice ou le privilège de l’immunité, c’est seulement dans les cas de flagrance ; et on n’est pas dans la situation de flagrance. Il n’est pas pris la main dans le sac, il n’est pas désigné par la vindicte populaire. Donc je ne vois pas pourquoi on n’appliquerait pas les dispositions combinées des articles 61 de la constitution et 58 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. C’est le minimum, si on s’inscrit dans un cadre légal, sauf s’il y a autre chose», explique cet avocat de Sonko.
Alassane DRAME