AFFAIRE SITOR NDOUR :Les femmes juristes et les organisations féminines rejettent le verdict




 
 
 
Les femmes juristes sont plus que jamais révoltées. Face à la presse, hier, elles sont revenues sur l’acquittement au bénéfice du doute de Sitor Ndour dans l'affaire de viol sur sa femme de ménage âgée de 16 ans. L’Association des juristes sénégalaises (Ajs), avec un nombre important d’organisations féminines, réclame l’application rigoureuse de la loi criminalisation le viol.
 
 
 
L’affaire Sitor Ndour est loin de connaître son épilogue. En effet, après sa sortie, les organisations féminines avec l’Association des juristes sénégalaises ont fait face à la presse pour dénoncer la peine qu’elles jugent très légère. «C’est avec peine que nous avons appris le verdict donné dans l’affaire de la domestique mineure qui a été victime de viol avec des preuves et un certificat médical. Nous sommes surpris par la sanction qui a été donnée à cette affaire. Cette loi doit être appliquée car si elle ne l’est pas, cela n’a pas de sens», a déclaré Aby Diallo, présidente de l’Ajs.
Pour cette dernière, malgré que la loi criminalisant le viol ait été promulguée en janvier 2020, les cas de viols et violences faites aux femmes n’ont pas baissé. Au contraire, ils ne cessent d’augmenter.  «Depuis 2019, une recrudescence des cas de violences sexuelles et souvent suivies de meurtre ou de grossesse, a été notée. Même après la promulgation de cette loi criminalisant le viol, les victimes augmentent. Au total, 600 cas d’abus sexuels ont été signalés de 2021 à 2022 au niveau de l'Ajs».
La mère de la victime présumée, présente au point de presse, n’a pas manqué d’exprimer sa déception et sa colère après le verdict. Pour elle, le viol a été bel et bien confirmé. «Ce qui me fait mal dans cette histoire, c’est que tout le monde connait la douleur du viol. Une fille de 16 ans qui travaille pendant 3 jours à Dakar, on lui fait ça. Moi sa mère, je confirme ce viol car le jour des faits, la manière dont j'ai trouvé ma fille m’a fait mal. On est parti à l’hôpital et il a été aussi confirmé qu’elle a été bien violée», soutient-elle.
Pour Penda Seck Diouf, membre de l’Ajs, le verdict est assez surprenant, d’autant plus que toutes les preuves étaient réunies. En outre, ajoute-t-elle, compte tenu du fait que le procureur avait requis une peine de 10 ans de réclusion criminelle, cette décision est une mise en lumière de l’impérieuse nécessité de protéger les droits des victimes. «La fille a été victime de viol avec des preuves à l’appui, le certificat médical étant une pièce maîtresse dans les actes de viol et de violence sexuelle. Nous sommes surprises par la décision», explique-t-elle
 
 
Khadidjatou D. GAYE
 
 
 
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