AFFAIRE PHARMACIE GUIGON: Le DG Bernard Henry Guigon comparait aujourd’hui



 
Le juge de la troisième Chambre correctionnelle va évoquer aujourd’hui le dossier de la pharmacie Guigon. Une affaire qui avait soulevé un tollé après que des employés ont été licenciés par la direction de la pharmacie. Une citation directe a ainsi été servie au patron, en l’occurrence Bernard Henry Guigon, par le docteur Dame Dia.
 
Bernard Henry Guigon va comparaître aujourd’hui devant le juge de la troisième Chambre correctionnelle pour répondre du chef d’entrave au libre exercice du culte. Le Directeur de la pharmacie Guigon est ainsi trainé en justice par Dame Dia, un employé qu’il avait licencié. Le juge pénal est ainsi appelé à trancher cette affaire qui avait soulevé un tollé en 2019 et qui avait même touché des sensibilités religieuses. Pour comprendre l’histoire, il faut remonter au courant de juillet 2019. Le docteur Dame Dia et son collègue Khadim Dioum ont été virés de la pharmacie Guigon pour s’être absentés à l’heure de prière afin d’accomplir l’un des piliers de la religion musulmane. En fait, ils ne se sont pas absentés en laissant ouverte l’officine sans aucun autre pharmacien ou bien fermer boutique pour aller prier, mais il y avait toujours quelqu’un pour recevoir et vendre à un éventuel client. Seulement, la direction avait laissé comme note de service qu’il était interdit de prier aux heures de travail. La direction avait ainsi considéré qu’ils avaient violé un interdit et au final, ils ont été licenciés.
 
7 avocats constitués
 
 
 
L’affaire avait soulevé l’ire de la société civile, des défenseurs de droits humains et surtout des imams qui s’étaient mobilisés pour dénoncer l’acte posé par Bernard Henry Guigon et la pharmacie. Après avoir rappelé au patron de la pharmacie qu’on était dans un pays à majorité musulmane, ils ont estimé que les minutes de prières ne pouvaient pas impacter négativement sur le travail, surtout qu’il y avait toujours quelqu’un pour recevoir et vendre aux clients. Pour eux, la direction de la pharmacie était, d’une certaine manière, en train de combattre l’islam. Mes Massokhna Kane, Assane Dioma Ndiaye, Moussa Sarr, Soulèye Mbaye, Amadou Ali Kane, El Hadji Diouf et Ndiaga Dabo s’étaient constitués pour assurer la défense des employés licenciés.
Interpellé, Bernard Henry Guigon avait fait une sortie en précisant qu’il n’en avait pas contre l’islam et que la maman de ses enfants était de confession musulmane. Mais, les avocats n’en avaient que faire puisqu’ils condamnaient plutôt l’acte posé par la direction. Dans la citation servie à Bernard Henry Guigon, Dame Dia a visé la pharmacie en tant que civilement responsable.
Alassane DRAME 
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