AFFAIRE MADIAMBAL.TELIKO, DÉTOURTENEMENTS DE DENIERS PUBLICS, CLIMAT POLITIQUE… «L’Imam-Juge, Ndary Diop, président de la 1ère Chambre correctionnelle, parle



 
A Madiambal Diagne qui accusait les magistrats de la 1ère Chambre correctionnelle de faire du corporatisme en le condamnant lors du procès contre le juge Souleymane Teliko, la réponse du président de cette Chambre n’a pas tardé. Invité hier à l’émission «Yoon Wi» sur la Rfm, le juge Ndary Diop, interpellé sur cette question, a demandé au patron du quotidien «Le Quotidien» de faire appel de la décision. «Si vous avez une certaine responsabilité ou un certain statut, il y a certains propos que vous ne devez même pas tenir. Il faut être républicain. On ne peut pas écrire sur les gens, les traiter de tous les noms et ne pas vouloir être jugé», a-t-il martelé, en guise de réaction.
 
 
Tenus par l’obligation de réserve, les magistrats ne peuvent pas aller devant la presse pour parler des dossiers pendants. Parfois, ils sont attaqués, mais ils ne peuvent pas tout le temps réagir. Mais, pour cette fois, le juge Ndary Diop a trouvé une opportunité pour répondre à Madiambal Diagne, qui accusait les juges de la 1ère Chambre correctionnelle de faire du corporatisme en le condamnant. «Je ne veux pas parler de ce dossier puisque c’est moi qui ai jugé cette affaire. Mais, s’il estime, comme toute personne du reste, que la décision n’est pas fondée en droit, il peut faire appel. Je ne suis pas la personne habilitée pour dire qu’il y a une solidarité de corps, mais ce qui est sûr est que la décision a été motivée. S’ils ont le jugement, ils sauront s’il s’agit d’une décision fondée sur la solidarité de corps ou non», a expliqué le juge Ndary Diop au micro du Directeur de la Rfm Elhadj Assane Guèye.
Loin d’en finir, il martèle : «toute personne doit avoir un comportement républicain, de surcroit, si vous avez une certaine responsabilité ou un certain statut, il y a certains propos que vous ne devez même pas tenir». Selon le président de la 1ère Chambre correctionnelle, pour ce dossier comme pour les autres, il ne fait pas de distingo sur les personnes qui sont à la barre, car il ne juge que les faits. Parlant de la violence verbale, le juge Ndary Diop fulmine encore : «on ne peut pas être à la radio ou avoir son journal et écrire des choses malintentionnées sur une personne pour ensuite refuser d’être jugé. Ce n’est pas possible. Il faut être respectueux envers son prochain».
Par ailleurs, le juge Ndary Diop a déploré les faits de détournement de deniers publics. Il se félicite de la création de certaines institutions, telles que l’Ofnac, pour combattre certaines déviations, mais pour lui, toutes ces institutions ne seront utiles que si elles font leur travail de manière objective, sans parti pris, sans être d’aucun bord. Dans la foulée, le juge a souhaité que les magistrats soient mis dans des conditions optimales pour faire sereinement leur travail, mais également pour s’assurer une certaine sécurité d’abord physique, ensuite pour échapper à une éventuelle tentative de corruption, même si ce dernier point repose sur la personnalité du magistrat.
S’agissant du climat social et politique, il estime que l’essentiel repose sur les dirigeants. Que l’on soit du régime, de l’opposition ou de la société civile, le magistrat estime qu’on doit avoir un comportement républicain, tenir un langage de vérité, être juste, éviter de provoquer les soulèvements populaires, etc.
Alassane DRAME
 
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