Jeudi prochain, la Chambre administrative de la Cour suprême va se pencher sur le recours de Aïcha Goundiam Mbodj et les pharmaciens privés portant sur l’arrêté ministériel qui avait privé la dame de son officine au profit de Mme Aminata Gassama, propriétaire de la «pharmacie de la nation». Statuant en référé, en avril dernier, la Chambre administrative avait tranché en faveur de Aïcha Goundiam Mbodj, en ordonnant la suspension de l’arrêté. Jeudi prochain, la haute juridiction va devoir statuer sur l’annulation dudit arrêté.
Aïcha Goundiam Mbodj va-t-elle gagner la seconde manche de son combat ? Elle peut dès à présent commencer à prier. Jeudi prochain, la Chambre administrative de la Cour suprême va se pencher sur son recours en annulation portant sur l’arrêté ministériel qui l’avait privée de son officine. Ledit arrêté avait dégagé la «pharmacie dakaroise» dont elle est propriétaire des locaux de l’immeuble de l’Ipres qu’elle occupait depuis 1978, au profit de la «pharmacie de la nation» appartenant à Aminata Gassama. L’on soupçonnait des lobbyings de l’épouse du maire de Ziguinchor pour se faire attribuer le local appartenant à l’Ipres et qui se situe au niveau de la Place de l’Indépendance X Thiong. Vrai ou faux ? Quoi qu’il en soit, l’Ipres et par là le ministre de la Santé avait retenu que la dame avait résilié son contrat en quittant en 2015. En sus, elle n’a pas produit un document prouvant que le local lui était réservé. Faux ! Rétorque la dame qui estime que la «pharmacie dakaroise» qu’elle a acquise depuis 1982 est là-bas depuis 1978. En 2015, elle a quitté parce qu’il y avait des travaux qui devaient être effectués sur l’immeuble. Son contrat devait prendre fin l’année suivante, et compte tenu du fait que l’immeuble devait être réfectionné, elle a accepté de partir, mais elle a pris le soin d’écrire à l’Ipres pour réserver le local, pour pouvoir regagner les locaux et reprendre son travail à la fin des travaux. Et le 17 décembre 2018, elle a reçu de la part de l’Ipres une confirmation officielle de réservation du local.Qu’on ne vienne pas lui dire que son contrat avait pris fin ou qu’elle n’avait pas produit la pièce attestant qu’elle avait réservé le local.
En tout cas, s’agissant de sa requête en référé, la haute juridiction lui avait donné raison et avait suspendu l’arrêté ministériel. Le 25 novembre prochain, elle devra faire face à l’agent judiciaire de l’Etat qui défendra ledit arrêté, mais rien n’exclut que Aminata Gassama se fasse représenter pour assurer ses intérêts puisqu’elle est la principale bénéficiaire de l’arrêté. Tout de même, Aïcha Goundiam Mbodj ne sera pas seule, puisqu’elle aura à ses côtés le syndicat des pharmaciens du privé qui est aussi cosignataire de la requête en annulation. Le syndicat s’était indigné de la situation et avait considéré que la dame risquait de perdre le local puisque Aminata Gassama avait l’appui des autorités étatiques.
Alassane DRAME