La police de Pikine a auditionné la présumée auteure de l’affaire du fœtus de sept mois repêché dans une fosse septique au quartier Dalifort Touba Seras de la banlieue dakaroise. Etudiante de son état, Hélène R. D, née en 1997, a été démasquée au cours d’examens gynécologiques, puis internée au district sanitaire de Baye Talla Diop Ex Dominique de Pikine pour des soins intensifs (voir édition du mercredi dernier). Face aux flics, elle a reconnu les faits incriminés et soutient avoir agi de la sorte pour poursuivre ses études puis subvenir aux besoins de sa famille.
Les études universitaires et la famille ont poussé l’étudiante Hélène R. D. à commettre une interruption volontaire de grossesse (Ivg). C’est du moins l’explication fournie par la présumée auteure des faits aux enquêteurs policiers du commissariat d’arrondissement de Pikine.
Après les constatations d’usage, les flics avaient ouvert une enquête et procédé aux auditions sur procès verbal des occupants de l’immeuble à quatre étages de la localité en question, notamment, toutes les filles et femmes. Ces dernières ont été ensuite embarquées puis acheminées dans une structure hospitalière aux fins de subir des examens cliniques et gynécologiques, histoire de débusquer et d’identifier le monstre. Ce qui sera édifiant pour les enquêteurs. Qui ont pu coincer l’auteure qui se trouve être une étudiante répondant au nom d’Hélène R. D. Très mal en point, celle-ci sera aussitôt évacuée d’urgence dans une structure de santé, où elle passera quatre jours avant d’être remise aux policiers.
Hélène expulse son fœtus dans la chaise anglaise et y verse trois seaux d’eau
Interpellée, Hélène a tenté dans un premier temps de noyer le poisson même si elle reconnaît tout de même avoir été en état de grossesse qu’elle a réussi à cacher à tout son monde durant les sept mois. Elle indique avoir accouché le samedi 7 mai dernier, vers les coups de 10h, dans les toilettes de son appartement sans aucune assistance. Elle avoue avoir ensuite versé trois seaux d’eau dans la chaise anglaise dans laquelle flottait le fœtus de sept mois. Elle dit avoir perdu trop de sang au cours de l’exercice fatidique de la délivrance. Mais, en agissant ainsi, elle ignore peut-être que le fœtus en question va passer dans le tuyau d’évacuation des eaux usées avant d’atterrir dans la fosse septique de l’immeuble. Elle dira aussi n’avoir jamais utilisé de substance abortive pour provoquer l’expulsion du fœtus.
Elle a bu une substance abortive composée d’eau de javel et de bleu de méthylène
Les flics doutent de la bonne foi de l’étudiante et la soumettent à un second interrogatoire au cours duquel Hélène finit par craquer et reconnaître tout avant de fondre en larmes. Elle déclare avoir bu une substance nocive composée d’eau de javel mélangée avec du bleu de méthylène pour parvenir à ses fins. Quid du mobile de son geste délictuel ? La jeune fille justifie son geste par un souci de poursuivre ses études universitaires puis subvenir aux besoins des membres de sa famille.
Ce que révèlent les conclusions de l’autopsie
Par souci d’étayer les allégations de la présumée mise en cause, les enquêteurs adressent une réquisition à médecin aux fins d’une autopsie. Qui confirmera sur toute la ligne l’étudiante par ses conclusions : «fœtus de sexe féminin n’ayant pas respiré à la naissance pesant 150 grammes et présentant un volumineux hématome du dos ; absence de malformations ; mort intra-utérine secondaire à une interruption provoquée d’une grossesse de 21 semaines environ». Hélène R. D. a été déférée au parquet du tribunal de grande instance de Pikine/Guédiawaye pour interruption volontaire de grossesse.
Vieux Père NDIAYE