AFFAIRE DES PASSEPORTS DIPLOMATIQUES Le juge rejette les demandes de liberté provisoire, boucle l’affaire et renvoie Boubacar Biaye, Mamadou Sall et Cie, devant la juridiction de jugement



Le juge Mamadou Seck n’y est pas allé par quatre chemins pour gérer cette affaire des passeports diplomatiques qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive. C’est, en fait, une gestion en mode fast-track que le magistrat instructeur a effectuée dans ce dossier. Car, arrivé en mi-janvier au deuxième cabinet d’instruction, il a bouclé son enquête et a même renvoyé les parties en jugement, pour les mêmes infractions visées par le Parquet dans le réquisitoire introductif. S’agissant des demandes de mise en liberté provisoire, elles ont été tout bonnement rejetées.
 
Quasiment un mois aura suffi au juge Mamadou Seck pour boucler cette affaire dite des passeports diplomatiques.  En effet, l’instruction est bien terminée dans ce dossier et le magistrat instructeur a même renvoyé les parties en jugement. Mamadou Sall, Boubacar Biaye, Sadio Dansokho et Diadji Condé devront maintenant s’expliquer devant la juridiction de jugement, pour les infractions d’association de malfaiteurs, escroquerie, faux et usage de faux, etc. C’est à la vitesse de l’éclair, en effet, que le juge Mamadou Seck a instruit le dossier. Craignait-il de ne pas boucler l’affaire avant les 6 mois impartis par la loi et de permettre ainsi aux personnes inculpées de bénéficier d’une liberté d’office ? C’est probablement cela. Même si certains conseils de la défense estiment que les 6 mois ne concernent que Diadji Condé, mais pas les autres, il s’agit tout de même de la même affaire. Quoi qu’il en soit, le magistrat instructeur n’a pas trainé les pieds. Dès son arrivée en mi-janvier, le juge a pris à bras le corps ce dossier. Sans plus tarder, il a convoqué et inculpé Boubacar Biaye qui était laissé libre comme l’air pas le prédécesseur de Mamadou Seck, en l’occurrence le juge Abdoulaye Assane Thioune. Deux jours après l’inculpation et le placement sous mandat de dépôt du député apériste, le magistrat instructeur a entendu tous les autres dans le fond y compris les parties civiles avant de procéder aux confrontations.  L’occasion a été saisie par les conseils de la défense pour déposer des requêtes aux fins de mise en liberté provisoire, mais c’était sans compter avec le juge qui a voulu en finir avec cette affaire. Le magistrat instructeur a rejeté les demandes avant de rendre son ordonnance de renvoi. Boubacar Biaye et Cie devront prendre leur mal en patience et attendre leur procès pour espérer humer l’air de la liberté.
 C’est en septembre dernier que le dossier a éclaté. Tout est parti des plaintes déposées contre Diadji Condé. Ce dernier interrogé a indexé les députés Mamadou Sall et Boubacar Biaye comme étant ses complices. C’était parfois moyennant environ 4,5 ou 5 millions par personne pour se faire délivrer un faux certificat de mariage et ensuite le passeport diplomatique. Sadio Dansokho, président du Conseil départemental de Saraya est également cité dans cette affaire. Des documents compromettants ont été trouvés aux domiciles des parlementaires après perquisitions, selon les enquêteurs. Cependant, durant leurs auditions, ils ont tous dégagé en touche, en dépit des accusations persistantes de Diadji Condé. Au final, le juge les a renvoyés tous devant la juridiction correctionnelle de jugement pour les mêmes chefs pour lesquels ils ont été inculpés, notammentassociation de malfaiteurs, escroquerie, blanchiment de capitaux, faux et usage de faux dans des documents administratifs et faux en écritures publiques authentiques.
 
Alassane DRAME
 
LES ECHOS

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