AFFAIRE DES PASSEPORTS DIPLOMATIQUES: L’éternel conflit entre la gendarmerie et la police ravivé ; Limamoulaye Seck et Cie placés sous mandat de dépôt



 
Le juge d’instruction du 8ème cabinet a scellé hier le sort de Limamoulaye Seck et des gendarmes. Le magistrat instructeur les a inculpés, en même temps que trois autres personnes, avant de les placer sous mandat de dépôt. Ce, conformément au réquisitoire du Procureur. Mais, au-delà de ces inculpations, ce dossier a connu des péripéties et ravivé l’éternel conflit entre la gendarmerie et la police.
 
 
 
Après avoir fait à 6 reprises l’objet d’un retour de Parquet, Limamoulaye Seck et Cie sont désormais fixés. Hier, le juge d’instruction du 8ème cabinet les a reçus dans son bureau pour leur notifier les chefs d’inculpation pour lesquels ils sont poursuivis avant de les placer tous sous mandat de dépôt. Il s’agit de Limamoulaye Seck, l’adjudant-chef Mouhamadou Lamine Bâ qui était faussement appelé par la presse Ousseynou Bâ, le gendarme Dione et trois autres personnes. Tout ce beau monde a ainsi passé sa première nuit hier en prison. Le procureur de la République, dans son réquisitoire, a visé les chefs d’association de malfaiteurs, faux et usage de faux, trafic de migrants, escroquerie et complicité. Le chef du Parquet a également demandé leur placement sous mandat de dépôt. Ce qui a été fait.
 
 
Le différend Police/Gendarme refait surface
 
Mais, dans cette affaire qui continue de faire couler de l’encre et de la salive et où le personnage principal est, pourrait-on dire, Limamoulaye Seck, accusateur des gendarmes, l’enquête démarrée au tout début par la Division des investigations criminelles a fait renaitre le conflit entre la police et la gendarmerie. Dans une de leurs éditions, nos confrères de Source A avaient soulevé déjà ce conflit et la colère des gendarmes qui avaient récupéré leurs collègues pour les ramener à leur brigade. En fait, dans le camp de la gendarmerie, l’attitude de la police n’a pas plu. Comment la police peut-elle se permettre d’entendre leurs camarades dans ses locaux en violation de leurs droits ? On n’auditionne pas un gendarme n’importe comment. La police n’avait pas le droit.En fait, c’est parce que la police n’avait pas le droit que justement, lorsqu’ils ont arrêté les deux gendarmes, ils les ont placés en garde-à-vue et les ont donc entendus sur procès-verbal. Mais, par la suite, tous ces procès-verbaux ont disparu avant que la police ne rende les gendarmes à la Section de Recherches. Cependant, il nous revient que l’enquête menée par la SR n’enfonce pas Mouhamadou Lamine Bâ et son camarade Dione. Au contraire. Autant donc de péripéties connues par ce dossier avant qu’il n’atterrisse sur la table du Procureur de la République. Seulement, Serigne Bassirou Guèye n’y est pas allé par quatre chemins.Il a demandé l’inculpation et le placement sous mandat de dépôt contre tous. Il a été suivi par le juge.
Alassane DRAME
 
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