AFFAIRE DE THIAROYE NIETY MBAR : Le Parquet n’ayant pas enrôlé le dossier de Abdou Lahad Gningue pour aujourd’hui, une demande de liberté provisoire sera déposée



Alors qu’étaient prévus les procès de Abdou Lahad Gningue et de son frère O Gningue, aujourd’hui, la famille Gningue a appris que finalement le Parquet de Pikine n’a pas enrôlé le dossier concernant le grand-frère Abdou Lahad. Pour ne pas rester les bras croisés, les avocats vont déposer aujourd’hui une demande de mise en liberté provisoire pour les deux garçons.

C’est la famille Gningue qui va encore se tirer les cheveux. Alors que toute la famille croyait, après les promesses du Parquet de Pikine à leurs avocats, que les procès de Abdou Lahad Gningue et de son jeune frère Omar Gningue allaient se tenir les 12 et 13 mai, c’est-à-dire aujourd’hui pour le grand-frère et demain pour le cadet, annonce leur a été faite hier que pour ce qui est du grand-frère, malheureusement, son dossier n’a pas été enrôlé. En clair, son nom ne figure pas sur les détenus qui devront être jugés aujourd’hui à Pikine. Seuls 20 dossiers ont été enrôlés. Pire, Me Amadou Diallo craint même que le dossier du jeune Omar Gningue ne le sera pas non plus demain. Suffisant pour susciter son courroux : «comment peut-on n’enrôler que 20 affaires, alors que les gens sont privés de liberté ?», a martelé la robe noire. Du côté de Me Amadou Ali Kane, on s’inquiète surtout pour les parents. «Le père a 80 ans et la maman, en plus de son âge avancé, vient d’être opérée. Elle est très malade. Tous les deux sont très stressés», s’inquiète l’avocat.
Loin de croiser les bras, les avocats comptent déposer aujourd’hui une demande de mise en liberté provisoire au niveau du Parquet de Pikine. Il reviendra au Procureur d’enrôler très rapidement une audience, en ce sens.
Cette affaire remonte au premier vendredi du mois de mai. Alertée par un appel anonyme du fait que des jeunes jouaient au foot dans le quartier à l’heure du couvre-feu, la police a débarqué sur les lieux. Les agents de police sont entrés au domicile des Gningue pour demander aux jeunes O. Gningue de les suivre, le soupçonnant de faire partie des jeunes qui violaient la loi sur le couvre-feu. Selon les éléments des forces de l’ordre, ils ont été violemment attaqués par les membres de la famille. Ils se sont retrouvés avec deux éléments blessés qui ont produit chacun un certificat d’invalidité. Mais, ces propos ont été niés avec véhémence par la famille Gningue qui a juré sur tous les saints qu’ils n’ont pas touché à un cheveu des éléments de la police et qu’au contraire, ce sont eux qui ont été violentés gravement par les agents des forces de l’ordre. Dans le traitement de l’affaire, le Procureur de Pikine a suivi la police et a inculpé les deux Gningue pour rébellion, coups et blessures volontaires sur des agents des forces de l’ordre, avant de les placer sous mandat de dépôt.

Alassane DRAME
LES ECHOS

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