Le juge d’instruction du 8ème cabinet poursuit son enquête dans l’affaire de la clinique des Madeleines. Hier, le magistrat instructeur a entendu les parties civiles, notamment les parents du bébé décédé. Ces derniers ont confirmé leur plainte avec constitution de partie civile, avant d’apporter d’autres éléments au juge. Par ailleurs et tout comme leur avocat, ils ont déploré la liberté provisoire accordée aux autres personnes qui étaient sous mandat de dépôt.
L’affaire de la clinique des Madeleines bouge au niveau du 8ème cabinet d’instruction. Après les personnes inculpées, le juge Mamadou Seck a entendu hier les parties civiles, en l’occurrence les parents de l’enfant. Il s’agit d’une confirmation de la plainte et d’une audition sur le fond. Pour leur part et sans hésiter, les Saleh ont bien confirmé leur plainte avec constitution de partie civile. Et s’agissant des questions de fond, ils ont été très prolixes en apportant des éléments qui enfoncent le personnel de la clinique quant à leur responsabilité dans cette affaire.
Par ailleurs, les parents du bébé ont été surpris d’apprendre que les personnes qui étaient sous mandat de dépôt ont toutes bénéficié de liberté provisoire, si l’on en croit leur avocat Me Ciré Clédor Ly. A en croire ce dernier, au moment de la libération de ces personnes, les parents du bébé étaient à l’étranger. «Ce qui est insolite, c’est que ces personnes ont été mises en liberté sans que les parties civiles et les témoins aient été entendus. C’est la justice à l’envers, en fait», dénonce la robe noire, dépitée. Selon Me Ly, ses clients étaient à l’étranger pour suivre une thérapie parce qu’ils sont traumatisés par cette affaire. Et c’est dans leur dos que tout cela a été fait. «Ils ont le sentiment d’une injustice», se désole encore la robe noire.
Rappelons qu’en débutd’octobre dernier, la famille Saleh s’était réjouie de la naissance de leur enfant à la clinique des Madeleines. Mais, leur joie n’a été que de courte durée puisque quelques heures après, il y a eu des complications sur sa santé, l’enfant souffrait de jaunisse et il a été mis sous photothérapie. Il ne se remettra jamais de cela et va rendre l’âme avec seulement deux jours de vie. Pour la famille Saleh, il y a une négligence de la part du personnel de la clinique. Quatre personnes ont été arrêtées dans cette affaire dont le directeur de l’établissement qui sera placé sous contrôle judiciaire et le pédiatre, l’infirmière et la nurse qui ont été placés sous mandat de dépôt avant de bénéficier d’une liberté provisoire. L’enquête se poursuit.
Alassane DRAME