Depuis vendredi, on ne parle que de cela. Le leader de Pastef qui a finalement reçu sa convocation pour aller répondre aux agents de la Section de recherches,a décidé de livrer sa part de vérité dans cette histoire. Sonko ne nie pas être allé se faire masser à «Sweet beauté» ; mieux, le député avance une cause médicale. Ousmane Sonko dit souffrir de problème lombaire qui nécessite des massages réguliers pour atténuer la douleur.
Après son communiqué du vendredi dernier, Sonko a fait face à la presse hier pour apporter quelques précisions. Pour cela, il a publié son dossier médical. «J’aimerai apporter ma version dans cette situation qui défraie la chronique ces derniers jours. Situation dans laquelle Ousmane Sonko, président de parti politique et député à l’Assemblée nationale,a fait objet d’une accusation de viol sur une jeune femme en lui pointant deux armes à feu, avec étranglement et tout ce qui s’ensuit», déclare-t-il d’emblée avant d’enchaîner : «je ne doute point qu’aucun Sénégalais, même ceux de mauvaise foi qui sont de l’autre côté, ne peut admettre que cela ait pu se faire. Par contre, des gens se questionnent sur maprésence dans cet établissement de massage», dit-il. Ousmane Sonkod’affirmer subir depuis 2007 des massages thérapeutiques pour raisons de santé. «Je suis suivi par un spécialiste orthopédiste qui viendra témoigner éventuellement au procès, un médecin généraliste avec un dossier médical complet que voici,qui contient les radios, les IRM et recommandations»,explique le député.Ousmane Sonko annoncequ’il s’agit de problème lombaire qu’il n’aurait jamais révélé si ces circonstances ne s’étaient pas présentées. Pour lui, malheureusement, le Sénégalais est très prompt à disqualifier des candidats en se basant sur leur problème sanitaire. «Les gens peuvent être amenés à penser que c’est un handicap,or ce n’est pas le cas. Je fais mon sport et mes activités tous les jours et mes proches peuvent en témoigner», soutient le leader du Pastef.
«Je subis depuis 2007 des séances de massage parce que j’ai des problèmes lombaires»
Il lui a été recommandé par son médecin, dit-il, de suivre un régime qui consiste à maintenir la pratique du sport sauf les sports de contact. «J’ai arrêté les arts martiaux que j’adore, le football, le basket et je me suis mis au vélo et des séries d’exercices au sol», révèle Sonko. La deuxième recommandation réside dans la pratique de la natation régulière ce quipermet de réduire la souffrance. Et la troisième recommandation était de faire des massages régulièrement pour libérer les muscles et atténuer la douleur ressentie. C’est cela qui l’a amené à faire des séances de massage depuis 2007, déclare Ousmane Sonko qui dit avoir été suivi par différentes personnes. «L’année dernière, tous mes proches peuvent en témoigner, j’ai souffert de douleurs lombaires qui m’ont alité pendant 1 mois et demi. Il a été même question de sortir du pays pour aller me faire opérer, mais mes médecins me l’ont déconseillé parce qu’elle était risquée. Dans mon entourage, mes deux épouses, tout le monde sait que je subis des massages thérapeutiques, je ne le cache pas, mais je ne vais pas non plus le crier sur tous les toits», lâche-t-il.
Poursuivant, le leader de Pastef affirme que c’est son médecin Dr Ousmane Cissé qui est venu le chercherpour l’emmener dans un très bon cadre qui se trouve sur la Corniche oùil a pu subir une séance de massage avec un Coréen,mais quand on lui a remis la facture à payer à la fin du massage, il a dit à son ami médecin que le tarif qui dépassait les 200.000 était très élevé pour lui. «Je lui ai dit que je peux plus revenir là-bas parce que je nepeux pas payer des séances de massage à 200.000. C’est en ce moment qu’une connaissance m’a parlé de l’institut Sweet beauté, où elle fait ses séances de massage», dit-il.
«Je ne me cache pas… l’institut est agréé par l’Etat»
Expliquant les raisons qui l’ont pousséàfréquenter cet institut, Ousmane Sonko dira qu'il est agréé par l’Etat, il niche dans un quartier connu de tous avec la famille propriétaire qui habiteà l’intérieur. «Quand je suis allé visiter, j’ai trouvé le cadre correct ; n’empêche, j’ai demandé s’il n’y avait pas de masseur et la propriétaire m’a répondu que non. J’ai donc demandé conseil à un oustaz qui m’a recommandé d’y aller comme une femme irait voir un gynécologue», précise Ousmane Sonko, qui rappelle qu’il n’y avait que des séances très professionnellesqui l’ont beaucoup soulagée. «Lors de ces séances de massage,j'exigeais tout le tout qu’ily ait deux personnes pour le massage y compris le jour des faits supposés. C’est des raisons médicales qui m’ont poussé à aller me faire masser dans cet institut», argue Sonko, qui estime n’avoir pas de raison de se justifier par rapport aux heures choisies pour aller se faire masser. «Je n’ai fait aucun massage que la morale ne saurait accepter et je réfute catégoriquement toute idée de viol sur une masseuse. Est-il raisonnable pour quelqu’un qui se sait aussi traqué que Ousmane Sonko d’aller dans une maison familiale avec 5 personnes au minimum et des caméras de surveillance pour commettre un viol sous la menace d’armes à feu ? Ce qui est plus grave encore, c’est de le faire de manièrerépétitive sans que la victime ne le signale», clame le leader de Pastef qui pense que la réponse doit couler de source.
Ndèye Khady DIOUF