Convoqué par la Division des investigations criminelles (Dic) le 20 septembre 2024, Abdoulaye Sylla, patron de l'entreprise multinationale d'ingénierie de construction Ecotra, a découvert qu'il était accusé d’avoir fait sortir illégalement 2700 kg d’or du Sénégal en 2021, sur la base de documents qu’il affirme n’avoir jamais vus. Convaincu de l'usage de faux dans cette affaire, il porte plainte et réclame justice pour rétablir son honneur et la réputation de son entreprise.
Dans une plainte à l’attention de Monsieur le Procureur de la République Tribunal de Grande Instance Hors-Classe Dakar, le patron de l’entreprise Ecotra Abdoulaye Sylla accuse X (des personnes non dénommées) pour faux et usage de faux dans des documents administratifs et invite le maître de poursuites à rétablir son honneur.
« Monsieur le Procureur de la République,
J'ai été convoqué le vendredi 20 septembre 2024 à 09 heures, par le chef de la Brigade des affaires générales (Bag) de la Division des investigations criminelles (Dic), dans ses locaux sis au Palais de justice de Dakar, convocation à laquelle j'ai déféré, assisté de mes avocats », a d’abord noté Abdoulaye Sylla. Et d’ajouter : « aucune prévention ne m'a préalablement été notifiée, il m'a été donné d'apprendre au cours de l'interrogatoire, qu'il m'est imputé d'avoir fait sortir du pays une quantité d'environ deux mille sept cents kilogrammes (2700 kg) d'or sur la base d'un ordre de mission signé par le Président Macky Sall par Jet-privé de Dakar à Dubaï en passant par Paris (Orly) courant février 2021. »
Poursuivant, il ajoute : « outre cet ordre de mission que je venais de voir pour la première fois de ma vie, ils m'ont montré un manifeste (ou Lettre de transport aérien) au nom d'Ecotra. » Abdoulaye Sylla d’assurer que même s’il n'a pu obtenir des enquêteurs une copie du dossier, il peut affirmer que ces documents sont des faux manifestes.
« Il s'y ajoute qu'il est de notoriété publique que de fin décembre 2020 jusqu'au mois de juin 2022, j'étais hors du Sénégal en raison des difficultés et obstacles rencontrés dans l'exécution de mes activités industrielles du fait des abus perpétrés par l'ancien régime pour anéantir toutes mes activités économiques », explique le patron d’Ecotra.
D'ailleurs, poursuit-il encore, la production de la copie de mes passeports et les vérifications faites par les enquêteurs auprès de la police des frontières, en pleine audition, ont suffi à démontrer le caractère fallacieux desdites accusations.
« Compte-tenu de l'irrégularité qui entache les documents incriminés et de l'usage qui en a été fait dans le seul but de nuire à ma personne et à mes intérêts (le tapage médiatique que cette audition a provoqué depuis lors et les comptes rendus parfois biaisés d'une certaine presse ont fini de ternir mon image et mon honorabilité), et intrigué mes partenaires internationaux ; car aujourd'hui les règles de la compliance sont une exigence pour mener des activités économiques sur le plan international », fait-il savoir. Disant à l’endroit du procureur : « c’est pourquoi, je vous saisis de la présente plainte afin que toute la lumière soit faite sur cette affaire qui a failli paralyser définitivement mes activités industrielles tant au niveau national qu'à l'international. »
« C'est au regard de l'extrême gravité de ces faits qui sont loin d'être avérés, mais surtout adossés à des documents dont le manque de sincérité et l'altération sautent à l'œil nu du profane, qu'au nom de la société Ecotra SA et en mon nom, je porte plainte pour faux et usage de faux, faits prévus et réprimés par les articles 132 et suivants du Code pénal ainsi que pour toute infraction que l'enquête établira, contre toutes personnes ayant confectionné ou usé de ces documents destinés à me nuire et demande à ce que Justice soit rendue avec la plus grande rigueur », précise le plaignant pour finir.
Sidy Djimby NDAO