ACCORDS ENTRE LE SENEGAL ET LA MAURITANIE SUR LE PETROLE ET LE GAZ: Me Djibril War promet d’interpeller le garde des Sceaux sur la sortie de Sonko



 
Le pétrole et le gaz ont réveillé, hier, les démons du dérapage verbal lors du passage du ministre du Pétrole et des Énergies, Mansour Elimane Kane. C’était comme dans une foire aux menaces. Entre députés de la majorité et de l’opposition, les mises en garde ont volé sur les têtes des uns et des autres.
 
Comme un vieux serpent de mer, la polémique née de la signature des accords sur le pétrole et le gaz entre le Sénégal et la Mauritanie refait surface. Cette fois, loin des places publiques, c’est à l’Assemblée nationale que le débat s’est invité. Absent de la plénière, le député non-inscrit Ousmane Sonko a été tancé par ses  homologues de la majorité, Djbril War et Boubacar Willembo Biaye. C’est d’abord Djibril War, de lancer les premières hostilités. Estimant que les sorties du leader de Pastef Les Patriotes sont édulcorées de politique, il menace de sévir et de saisir la justice pour que Sonko donne des explications aux Sénégalais sur ce qu’il pense de ces accords. «Je vais interpeller le garde des Sceaux sur la sortie de Sonko. Quiconque essaie de déstabiliser le pays et semer le trouble va nous trouver sur son chemin», a-t-il menacé. Après lui, le député de Sédhiou, Boubacar Willembo Biaye, attaque à son tour. Ces tirs ne sont pas seulement pointés vers le leader de Pastef, mais sur la tête de Karim Wade, ancien ministre de l’Énergie. 
 
Toussaint Manga : «Si quelqu’un critique à nouveau le Président Wade, je l’attaquerai»
 
Comme d’habitude, Toussaint Manga a mis du sable dans le couscous. Pour lui, on a mis la charrue avant les bœufs. «Il n’y a jamais eu de débats sérieux autour du pétrole. Le pétrole n’appartient pas à la majorité ni au régime de Macky Sall. Le Sénégal n’a ni l’expertise ni le matériel pour explorer et exploiter ce pétrole. Nous nous sommes précipités», a-t-il déploré. Il est chahuté par les députés de la majorité, mais Abdou Mbow, président de séance, hausse le ton. «Mes chers collègues, tant que vous ne le laissez pas continuer, je lui laisserai la parole. Je voudrais qu’on se respecte. Vous êtes mes collègues, mais cette séance, c’est moi qui la préside», a réagi le 3evice-président de l’Assemblée nationale. Mais c’est Abdou Mbacké Bara Dolly qui met les pieds sur le plat. En dépit de la mise en garde de Abdou Mbow, le député de Touba s’attaque aux détracteurs de l’ancien régime libéral. «Que personne ne critique le Président Wade. Il n’est pas votre égal.  Si quelqu’un le critique à nouveau, je l’attaquerai. Laissez-le tranquille. Il n’est pas député et n’est plus président de la République. Faites ce que vous avez à faire et c’est à vous qu’on demandera des comptes», a asséné Bara Mbacké.
Albino MANTANE
 

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