ABSENTEISME ET RETARD A L'ASSEMBLEE NATIONALE: Niasse voit rouge et menace de sanction les coupables



 
Le problème de l’absentéisme et des retards commence à gangréner sérieusement la 13ème législature. Hier, non seulement peu de députés ont pris part au vote du projet de loi portant code forestier, mais, en plus, ils sont arrivés avec un énorme retard. Ce qui a mis le président de l’Assemblée nationale dans tous ses états. Tapant du poing sur la table, Moustapha Niasse menace de sanction, si cette situation perdure.
 
 
 
 
Certains ministères sont-ils plus dignes de respect que d’autres, aux yeux des députés ? Tout porte à le croire. Et ce n’est pas le ministre de l’Environnement et ses collaborateurs qui diront le contraire. Convoqué à l’hémicycle à 15h pour le vote du projet de loi portant code forestier, Mame Thierno Niang a dû se tourner les pouces moult fois. Et pour cause, à l’heure prévue pour l’ouverture de la plénière, il y avait peu de députés présents. Pire, sur les 6 secrétaires élus, seul un était dans l’hémicycle. Alors que, pour commencer les travaux, il faut au moins, la présence de deux secrétaires élus. Ces derniers sont venus près de deux heures après et la séance n’a démarré qu’à 17h. Un retard de 2 tours d’horloge qui a mis le président de l’Assemblée nationale dans tous ses états. Et Moustapha Niasse l’a bien fait savoir à qui de droit, tout en proférant à l’endroit de ses collègues, absentéistes ou retardataires, des menaces de sanctions. «Ce n’est pas normal. On peut comprendre qu’une séance convoquée à 15 heures puisse démarrer à 15 heures 30 minutes, mais pas à 17 heures. J’écrirai à chaque secrétaire élu pour déplorer cette situation. Si cela persiste, on aboutira à des sanctions», a-t-il martelé. Niasse était d’autant plus irrité et peiné que, pendant que ses collègues députés se faisaient désirer, le ministre et tous les cadres de son département étaient sur les lieux, à l’heure, et étaient obligés de voir les députés arriver au compte-goutte. Et il a fallu se contenter du peu de représentants du peuple présents, pour démarrer les travaux.
 
 
Gros retard et vote sans débats…
 
Après un énorme retard, les députés n’ont même pas voulu prendre la peine de discuter le projet de loi soumis à leur vote. Les travaux seront en effet abrégés du fait d’une motion du 3e vice-président Abdou Mbow. Ce dernier a proposé que le projet de loi soit voté sans débat. Une proposition qui a été adoptée par la plénière, qui a procédé à un vote direct et à l’adoption à l’unanimité de la loi portant code forestier. 
 
 
Toujours des menaces, mais jamais de sanctions
 
Les absences ou retards sont devenus monnaie courante à l’Assemblée depuis plusieurs législatures. En juin 2017, l’actuel ministre de la Justice, qui était, à l’époque, conseiller juridique du chef de l’Etat, préconisait des sanctions pour régler la question. «Quand vous avez une institution comme l’Assemblée nationale ou le Hcct, ce sont pour l’essentiel des organes délibératifs, qui sont surtout aussi des instances collégiales. Il est évident qu’il faut avoir des dispositions disciplinaires pour contraindre les gens à être présents. Il faut tolérer, mais au-delà d’un certain nombre d’absences, on fait l’objet d’une sanction, c’est aussi simple que ça», disait-il, lors d’une conférence des cadres de la coalition au pouvoir, sur le rôle des députés. Et Niasse gagnerait beaucoup à mettre ses menaces de sanction à exécution. Car, il a plusieurs fois proféré les mêmes menaces depuis la 12ème législature, en vain. Le dernier cas en date a eu lieu lors d’une plénière, le 1er juin dernier. Les vice-présidents étaient en nombre insuffisant pour ouvrir la séance. Ce qui avait considérablement retardé les travaux. Et le président de l’Assemblée nationale avait également menacé de sévir ce jour-là.
 
 
Mbaye THIANDOUM
 

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