A Bargny, le maire sortant espère triompher aux locales de janvier 2022. Candidat à sa propre succession, Abou Ahmad Seck a animé une conférence de presse hier pour revenir sur son bilan et expliquer le profit que peut tirer la commune de Bargny de sa position géographique. A l’en croire, la commune de Bargny ne dispose plus d’espace pour accueillir de grosses implantations industrielles.
«Depuis le référendum, dans toutes les élections organisées dans le département de Rufisque, Benno est sorti vainqueur», a soutenu d’emblée le maire de Bargny, Abou Ahmad Seck, lors d’une conférence de presse. Très confiant en son bilan, le directeur de Cabinet du ministre des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire ne laisse en rade aucun domaine dans la commune afin que toute la population de Bargny en bénéficie. Ce, malgré la division au sein de la coalition Benno Bokk Yakaar. «C’est vrai, mais le président de la République a désigné les responsables devant conduire les listes au niveau des différentes communes. On peut trouver çà et là des velléités de liste parallèle. Nous en avons connu comme on en voit un peu partout, mais nous restons confiants», dit-il.
Par ailleurs, le maire sortant n’a pas manqué d’aborder l’industrialisation de sa commune. En effet, la ville abrite de grosses industries, à savoir la Sococim, la centrale à charbon, sans compter le port minéralier qui est en construction.«Notre position par rapport à Dakar fait que nous accueillons, aujourd’hui, beaucoup de projets très importants. Notre département est au cœur des enjeux de développement économique du pays», se réjouit le maire de Bargny. Seulement, poursuit-il, «il n'y a plus d'espace pour accueillir de grosses implantations industrielles. Partout dans le monde, dans la configuration des agglomérations, chaque mètre carré joue un rôle précis dans le développement d'une agglomération. Notre position par rapport à Dakar, c'est qu’aujourd’hui, nous accueillons beaucoup de projets très importants comme le pôle urbain. Nous avons également de l'industrie qui accompagne ce développement. Par exemple la centrale à charbon ; à notre arrivée, le projet était déjà en cours, les autorisations ont été délivrées par le ministre de l'Urbanisme de l'époque Omar Sarr. En 2009, les travaux avaient démarré. Le cycle de projet suivait son cours. En 2014, le conseil municipal avait clairement dit que nous souhaitions avoir du gaz à la place du charbon et nous avons été entendus. Ce processus est d'ailleurs en cours. Il y a un peu moins d'un mois, Mme la ministre du Pétrole en a également parlé. Nous nous réjouissons de cette décision et par ailleurs, il y a d'autres effets comme l'emploi et des taxes à venir. Le compte administratif, c'est à dire ce qui est réellement entré en 2014, c'était un peu moins de 200 millions. L'année dernière, nous en étions à 800 millions».
Le pole-position de cette concentration de sociétés industrielles est que cela permet une rentrée d’argent pour la commune. «Cette année, la Sococim a versé 250 millions de francs Cfa au titre de la Contribution économique locale (Cel). Beaucoup d’autres entreprises paient aussi des taxes», poursuit-il. Puis il ajoute: «notre économie reposait sur la pêche, mais avec le pôle urbain, nous avons diversifié nos activités. D’ailleurs, une enquête est en cours pour savoir le nombre d’emplois générés».
Outil de mesure pour la qualité de l’air
Tout de même, le maire est conscient que ces usines sont à l’origine de la pollution de l’air, raison pour laquelle, dit-il, «nous avons créé la maison de l’environnement et du développement durable. Nous avons aujourd’hui deux agents et une brigade verte de cinq personnes qui y travaillent. Cette maison a un triple rôle, d’abord l’éducation environnementale à destinations des écoles et de tout public d’une part et, d’autre part, prendre les questions environnementales pour essayer d’éclairer parce que les conséquences et les impacts à Bargny, il va falloir qu’on les étaye. Et enfin ce n’est pas encore le cas, mais on travaille pour disposer de nos propres outils de mesure de la qualité de l’air».
Samba THIAM